En littérature, « parties du corps très délaissées depuis qu’il n’est plus d’usage de les claquer et qui ne servent plus guère qu’à faire demi-tour »: tourner les talons, « s’en aller, partir brusquement ».
Le mot talon est issu d’un latin populaire talonem, accusatif de talo, altération du latin classique talus.
En anatomie, il forme la partie arrière du pied: s’asseoir sur les talons. Par métonymie, il désigne la partie d’une chaussure, d’une chaussette qui l’enveloppe: bas reprisé au talon; puis la pièce rigide et saillante qui exhausse le derrière du soulier, cette vêture du pied: talons aiguilles. Par synecdoque, talons hauts, talons plats signifient « chaussures à talons hauts, chaussures à talons plats ».
Le mot développe des sens concrets, souvent techniques, par analogie avec l’extrémité inférieure ou postérieure de certains objets: talon de chèque, talon d’archet, talon de ski.
Talon d’Achille évoque, par allusion mythologique au héros grec, le point vulnérable de quelqu’un. La locution être sur les talons signifie « suivre de près », parfois en se montrant importun. Au figuré, marcher sur les talons équivaut à « être proche de quelqu’un par l’âge, le succès » et avoir l’estomac dans les talons, « avoir une faim intense ».
Devoir
La synecdoque est une figure de style qui consiste à exprimer le tout par une des parties: talons hauts, talons plats pour « chaussures à talons hauts, chaussures à talons plats »; vison pour « manteau de fourrure en vison ». La figure de style se fait remarquer grâce à son originalité : « Le vaste bateau glissait, jetant sur le ciel, qui semblait ensemencé d’étoiles, un gros serpent de fumée noire (Guy de Maupassant). » Ses fonctions sont variées : frapper l’imagination, produire un effet musical, désarmer un interlocuteur, traduire la dualité, résumer le caractère d’un être, révéler une émotion profonde, alléger la phrase, marteler une notion, créer un effet de rime, manifester une recherche esthétique, animer certaines descriptions.
Associez les phrases suivantes aux dix figures de style d’après l’action que chacune exerce dans la phrase : allitération, antimétabole, antithèse, comparaison, dérivation, homophonie, hypallage, néologisme, paradoxe, pléonasme. Comme disait Claude Ruel, l’ancien instructeur du Canadien de Montréal : « Y en aura pas de facile! »
- Conversation : l’art de ne rien dire en parlant beaucoup (Chester Anthony)
- Un vol noir de corbeaux s’envola au loin (Émile Zola).
- La chevelure blanche dansait telle une flamme (Gilbert Cesbron).
- On s’enlace/. Puis un jour/, on s’en lasse : /C’est l’amour! (Victorien Sardou).
- Et leur sang rouge ruisselle (Louis Aragon).
- Tu me prends toute ma vie, ma femme/Tu me prends tout mon cœur/Vois-tu le trou que j’aurais/Si tu me désaimais? (Jean-Pierre Ferland).
- Les brises ont brui comme des litanies (Émile Nelligan).
- Il promène ses idées blanches dans les sombres corridors de sa conscience (Paul Wyczynski).
- Mes amours? Je me suis éprise, je me suis méprise, je me suis reprise (Cécile Sorel).
- Pensez-vous réellement ce que vous dites? Et vous, dites-vous réellement ce que vous pensez?
Figure de style | Action | Phrase |
Allitération | Répétition exacte ou approximative d’un ou de plusieurs phonèmes pour produire une impression agréable sur l’oreille | |
Antimétabole | Interversion de mots qui reviennent tels quels ou en subissant une modification en vue de retourner un argument ou de désarmer un interlocuteur | |
Antithèse | Association de mots en opposition de sens ou qui se mettent réciproquement en valeur | |
Comparaison | Permet d’établir un rapport de ressemblance entre deux éléments à l’aide d’un terme particulier | |
Dérivation | Est le rapprochement de mots de la même famille, c’est-à-dire avec le même radical souvent pour ajouter un effet plaisant | |
Homophonie | Association de deux éléments qui ont une même prononciation mais des orthographes différentes | |
Hypallage | Permet d’attribuer à un mot ce qui convient logiquement à un autre mot de la même phrase pour condenser ou renforcer l’expression | |
Néologisme | Introduction d’un mot nouveau qu’on ne retrouve pas en dehors du contexte de son apparition | |
Paradoxe | Affirmation qui paraît contradictoire ou présentation d’une pensée qui va à l’encontre de celle communément admise | |
Pléonasme | Répétition voulue de la même idée au moyen de deux mots en contact, l’un complétant l’autre |
Réponse
Figure de style | Action | Phrase |
Allitération | Répétition exacte ou approximative d’un ou de plusieurs phonèmes pour produire une impression agréable sur l’oreille | 7 |
Antimétabole | Interversion de mots qui reviennent tels quels ou en subissant une modification en vue de retourner un argument ou de désarmer un interlocuteur | 10 |
Antithèse | Association de mots en opposition de sens ou qui se mettent réciproquement en valeur | 8 |
Comparaison | Permet d’établir un rapport de ressemblance entre deux éléments à l’aide d’un terme particulier | 3 |
Dérivation | Est le rapprochement de mots de la même famille, c’est-à-dire avec le même radical souvent pour ajouter un effet plaisant | 9 |
Homophonie | Association de deux éléments qui ont une même prononciation mais des orthographes différentes | 4 |
Hypallage | Permet d’attribuer à un mot ce qui convient logiquement à un autre mot de la même phrase pour condenser ou renforcer l’expression | 2 |
Néologisme | Introduction d’un mot nouveau qu’on ne retrouve pas en dehors du contexte de son apparition | 6 |
Paradoxe | Affirmation qui paraît contradictoire ou présentation d’une pensée qui va à l’encontre de celle communément admise | 1 |
Pléonasme | Répétition voulue de la même idée au moyen de deux mots en contact, l’un complétant l’autre | 5 |