Kesse tu fa dbo

Le « texto » est la langue abrégée des courriels et des cellulaires. Sigles, mots tronqués, utilisation phonétique des chiffres et des lettres, « émoticônes » – binettes créées avec les signes de ponctuation qui se lisent en penchant la tête pour ajouter une émotion aux propos échangés –, tout est permis. Cette forme de communication suscite un engouement auprès des jeunes. Elle est aussi représentative de notre société axée sur la rapidité et la concision des échanges. En plus de permettre de jouer avec le langage sans se soucier de l’orthographe ou de…

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Langue d’oïl

« Chose inouïe, la naïade laissa sa pagaïe et sauta naïvement du canoë. Stoïque héroïne face au caïman. L’aïeul l’accompagnant pensa: sans doute est-ce une blonde humanoïde venue d’un astéroïde lointain. Puis il sentit égoïstement ses spermatozoïdes archaïques se raidir dans son membre phalloïde; se rappelant, coïncidence aigüe et bizarroïde, que son dernier coït remontait à il y a 30 ans aux Caraïbes, avec une collectionneuse de bonsaïs. Et il plongea sans ambiguïté sa baïonnette dans la bête. » Le mot tréma, orthographié trematz au 17e siècle, est issu du…

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Faire la baboune

Baboune est une déformation de babouine, un archaïsme attesté dans le Larousse universel au 19e siècle, lui-même issu de babine « lèvre pendante de certains animaux ». Au pluriel, le mot évoque par plaisanterie des lèvres charnues: avoir de grosses babounes, une paire de babounes. Au singulier, il décrit avec une connotation amusante la partie inférieure du visage: recevoir une tape sur la baboune, avoir la baboune enflée. Faire la baboune est une expression populaire au Québec qui exprime du mécontentement ou de la contrariété par une attitude maussade ou boudeuse. Le…

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Galantiškumas

La Lituanie est un pays balte où l’on parle principalement lituanien, russe et polonais. Mais aussi français, sans même que ses habitants le sachent. Depuis le Moyen Âge jusqu’à aujourd’hui, quantité de mots français ont circulé à travers l’Europe. Sous l’impulsion, principalement, des alliances, des conquêtes territoriales, des motivations religieuses ou par les voies commerciales, de tout temps favorables aux échanges linguistiques. Des mots apportés au-delà des frontières de la France par les chevaliers, les pèlerins, les clercs, les poètes, les artistes, les philosophes, les étudiants, par des princes, des…

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Il pleut sur Val-d’Or

À Val-d’Or en Abitibi, début des années 60, j’avais dix ans. Mes sœurs, mes cousins, mes cousines et moi étions souvent ensemble car nos parents et grands-parents organisaient de fréquentes rencontres familiales, chez l’un et chez l’autre. Nous nous amusions beaucoup. Nous écoutions les adultes parler de la pluie et du beau temps. Mais aussi de sujets plus sérieux. Puis, nous émettions nos propres opinions sur les grandes et les petites affaires de la vie. Ainsi, pour nous, les enfants, l’aéroport de Val-d’Or était, croyait-on, une base militaire américaine avancée…

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A-B-C-D-E-F-G

Alphabet est un emprunt au latin tardif alphabetum, employé par l’Église au 12e siècle en même temps que abecedarium. Le mot est un calque des deux premières lettres du grec alpha et bêta, deux formes elles-mêmes empruntées aux langues sémitiques, l’hébreu ‘aleph et l’araméen beta. Il a toujours désigné un « système ordonné de signes graphiques dans une écriture » appliqué aux systèmes latin et grec, mais aussi à un grand nombre d’écritures depuis le phénicien, premier modèle d’alphabet syllabique. Au 16e siècle, il prend le sens usuel de « livre d’apprentissage à…

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Tam ti delam tam ti dela ditam

D’origine médiévale, turluter apparaît au 12e siècle en France sous la forme turlueter qui signifie « jouer de la cornemuse ». Au 18e siècle, turlutter prend le sens d’« imiter le chant du turlut, un oiseau, et « contrefaire la musique du flageolet », une flûte. Aujourd’hui, en français standard, le verbe signifie « chanter comme un oiseau », en particulier comme le pipit des arbres et le pipit des prés. Au Québec, il revêt le sens spécifique de « fredonner, chanter sans paroles en répétant un motif sonore sur un…

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Babouches aux pieds

Une babouche est une pantoufle orientale sans contrefort au talon. Le mot constitue un emprunt au turc papus « chaussure », lui-même pris au persan papus de pa « pied » et pus « couvrir », duquel s’est inspiré l’arabe babuš. L’espagnol babucha vient du français. L’italien babbùccia a aussi emprunté le mot turc. Dans les langues romanes, l’alternance p/b est fréquente dans l’adaptation de mots empruntés aux langues orientales, particulièrement à l’Empire ottoman. En France, une tong est une sandale de plage, inspirée de la gheta japonaise, en plastique…

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Mare aux canards

Canard est un sobriquet expressif dérivé du même radical onomatopéique que l’ancien verbe caner qui, au 13e siècle, signifiait « caqueter ». Le mot est formé avec le suffixe –ard, d’après malard, la plus ancienne désignation du canard mâle. Il désigne l’oiseau aquatique au bec jaune, large, aux ailes longues et pointues, aux pattes palmées dont les activités principales, sur la surface de l’eau, consistent à cancaner, barboter, se dandiner, nager et plonger : canard sauvage, canard domestique; lesquels s’avèrent savoureux en bouche : canard laqué, canard à l’orange. Les particularités physiques du…

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