Le français africain

Héritier du colonialisme, le français est parlé par environ 140 millions de personnes comme première ou deuxième langue de communication dans 31 pays d’Afrique. Ce qui en fait le continent avec le plus grand nombre de locuteurs francophones dans le monde. Situation unique sur ce continent où le plurilinguisme est de rigueur, le français devant coexister avec 750 autres langues maternelles. Le français africain, parlé ou écrit, présente donc des traits linguistiques très variés, du français de la classe dominante, presque identique au français européen, aux sabirs (petit français) profondément…

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Par métamorphose

Le mot métamorphose est issu du latin metamorphosis « changement de forme », transcription du grec tardif metamorphôsis, dérivé de metamorphein « se transformer ». Il est relevé pour la première fois en français au 14e siècle dans le titre des poèmes mythologiques d’Ovide, Les Métamorphoses, qui relatent 246 fables choisies dans le répertoire des traditions grecque et romaine. Ouvrage publié la première fois en l’an 8 ap. J.-C. Sur des thèmes qui exposent des transformations de dieux ou d’hommes en animaux, en végétaux ou en objets. Pour leur permettre de satisfaire tous leurs désirs. La…

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Code zébré

Le mot zèbre, curieusement, n’est pas issu d’une langue indigène des savanes africaines. Il vient plutôt du portugais zebra, forme empruntée au latin populaire eciferus, du latin classique equiferus « cheval sauvage ». Il désigne, à l’origine, un équidé de la péninsule ibérique appelé ezebra puis cebra en espagnol. L’appellation de l’onagre européen fut transférée à l’animal d’Afrique à la robe blanche rayée de bandes noires ou brunes, à la crinière en brosse et au galop très rapide. Des métaphores sont fondées sur la vitesse de l’animal, sur le fait qu’il…

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Remuer la salade

Le mot salade naît à la fin du 13e siècle. Il vient de l’italien salada, tournure dialectale de insalata, formé, par préfixation du in- latin et du participe passé du verbe salare « saler »; dérivé de sal « sel ». Il désigne d’abord un mets composé d’herbes potagères ou de légumes, assaisonnés d’huile et de vinaigre ou de citron, de poivre et de sel : salade verte, salade romaine, nom donné à une espèce de laitue elle-même importée d’Égypte par les Romains qu’ils consommaient en fin de repas; avant de reconnaître les bienfaits apéritifs…

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La compagnie des ombres

J’aime bien Mathieu Bock-Côté, le docteur en sociologie et le chroniqueur. Son nationalisme ardent, son érudition rayonnante, ses brusques emportements. Quand j’ai su que La compagnie des ombres de Michel De Jaeghere figurait parmi ses ouvrages préférés, je me suis dit : faut que je lise ça! C’est l’histoire, comprends-tu, d’une réflexion de l’auteur sur… l’histoire et à quoi elle sert. De l’Antiquité à l’époque actuelle. Avec une approche méditative. Qui rétablit le dialogue avec les morts, ces « ombres du passé ». Les hauts personnages pas si tant décédés et…

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Garrocher partout

Garrocher ou arrocher, « lancer violemment », est un régionalisme de zone d’oïl, à l’Ouest de la France, qui couvre le Poitou-Saintonge, la Touraine et une partie du Berry, l’Anjou, la Haute-Bretagne et la Normandie. Sous ces deux formes, on reconnaît le mot rocher, le premier sens du verbe étant « lancer des pierres ». En Europe francophone, il est considéré comme un archaïsme. Au Québec, toutefois, il revêt la valeur familière de « jeter, lancer » : garrocher des cailloux, garrocher sa bicyclette. Au figuré, on le retrouve dans de nombreuses expressions pittoresques : garrocher son argent par…

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Onde de choc

Le verbe choquer, orthographié d’abord chuquier au 13e siècle, provient du moyen néerlandais ou du germanique ancien schocken « heurter, donner un coup. » Il se spécialise au sens figuré de blesser moralement, de déplaire, de scandaliser en heurtant les idées, les habitudes : choquer les bonnes mœurs; de frapper désagréablement, de produire une impression désagréable : choquer la vue. D’après l’anglais to schock, il développe au 20e siècle un nouveau sens propre, celui de faire subir un traumatisme, surtout au passif : rester choqué. Le déverbal choc exprime l’idée d’affrontement brutal, de collision…

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Régimes de retraite

L’ancien verbe retraire, « retirer », issu par voie orale du latin retrahere « être en arrière » a produit les dérivés restés vivants retrait et retraite, les deux formes différenciant progressivement leurs sémantismes. Retraite, « action de se retirer, de s’écarter » désigne, en contexte militaire, l’abandon délibéré et méthodique du champ de bataille par une armée qui ne peut s’y maintenir : battre en retraite, sonner la retraite; puis, plus largement, l’action de se retirer de la vie active ou mondaine : mise à la retraite, retraite à la campagne; pour se consacrer, parfois, à la…

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À l’abri

Abrier est issu du latin apricus, « exposé au soleil ». Le verbe existe en français depuis le 11e siècle avec le sens de « couvrir ». Au 16e siècle, Montaigne s’en sert encore dans ses Essais : « …Je leur donne loy, de me commander de m’abrier chauldement, si je l’ayme mieux ainsi, que d’autre sorte… » (Livre 2, chap.37). Vieilli, le verbe reste toutefois en usage dans les parlers régionaux du Nord de la France. Le Petit Larousse illustré le considère comme un particularisme au Québec et en Acadie où il…

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Magasin général

Le mot magasin est emprunté à l’arabe makhâzin, « entrepôt », du verbe khazana « rassembler, amasser », par l’intermédiaire de l’italien magazzino ou du provençal. Ce premier sens, « entrepôt de matières premières, de produits, de pièces », s’est maintenu jusqu’à nos jours : magasin à grains, magasin des décors, magasin d’armes. Il s’applique ensuite à un établissement commercial où l’on expose des marchandises en vue de les vendre : magasin d’alimentation, magasin de disques, grand magasin. Il s’enrichit d’emplois techniques, désignant la cavité d’une arme à feu recevant les cartouches : magasin d’un fusil; et le boîtier…

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