Summer mélodie

Lecture d’été. Mais roman que j’ai lu cet hiver. L’auteur, David Nicholls, écrit des histoires simples. Dans ce cas-ci, celle de deux ados, Charlie Lewis et Fran Fischer, 16 ans, qui se rencontrent, qui se plaisent, qui s’aiment. Le temps que ça durera. Quelques mois. L’été 1997. En voici des extraits. (Charlie) « En tant qu’élève, mon trait distinctif était mon absence de traits distinctifs. » « Certes, je n’étais pas dépourvu d’esprit, et il m’arrivait de susciter des rires étonnés, mais mes meilleures blagues étaient soit étouffées par une voix plus forte…

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Système immunitaire

Le mot immunité vient du latin immunitas « exemption, dispense, remise » qui se rattache à la racine indoeuropéenne mei- « changer », « échanger ». À l’époque franque (476-987), il évoque une des institutions qui annoncent la féodalité. Au 14e siècle, il qualifie une exemption de charge, prérogative accordée par la loi à une catégorie de personnes, historiquement la noblesse et l’Église : immunité fiscale; ensuite, avec l’idée de « franchise  , une forme de passe-droit : immunité diplomatique, privilèges résultant de l’exterritorialité et qui soustraient les diplomates, leurs familles et le personnel officiel des ambassades, aux juridictions…

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À demain

Demain est issu de l’expression latine de mane, « à partir du matin du jour suivant », passée dans les parlers gallo-romans, tels l’ancien provençal deman et l’italien domani. Employé comme adverbe et comme nom, il exprime, par extension, un avenir proche, parfois avec une valeur ironique : c’est pour demain? Il entre en composition dans après-demain, « dans deux jours » et lendemain, « le jour qui suit le jour considéré », issu de l’agglutination de l’article le élidé et de la proposition en, par prosthèse, un procédé qui consiste, en linguistique, à additionner une lettre…

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Dans le creux de l’oreille

Le mot oreille est issu du latin populaire auricula également noté oricula et oricla, diminutif du latin classique auris « oreille ». Il désigne chacun des deux organes constituant l’appareil auditif, correspondant au sens de l’ouïe, puis leur partie visible : pavillon de l’oreille. Il développe le sens de « manière d’entendre » : oreille musicale. Le mot possède de nombreux sens concrets exploitant l’idée d’une analogie de forme ou d’aspect, par paire, avec l’organe :  écrou à oreilles, oreilles d’une charrue, oreilles de l’ancre, « d’une partie élargie à chaque extrémité de la patte d’une ancre », oreilles…

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Homo sapiens

L’élément homo, emprunté au latin homo, hominis, désigne l’espèce zoologique formée par l’homme au sein des primates : homo erectus, syntagme désignant un homme fossile, homo sapiens, l’homme en tant qu’espèce capable de pensée abstraite. L’élément homo-, tiré du grec homos « semblable », par opposition à heteros « autre, différent », sert à former de nombreux mots composés de forme savante : homogène, « de même nature, de structure uniforme », homogénéisateur, homogénéisation, homogénéité, « cohésion, harmonie, unité », homothétie, homocentrique, homocerque, homocyclique, homographie, homofocal, « dont les foyers sont communs », homocinétique, homozygote, homomorphisme, homomorphie, « homogénéité des formes ». Homologue, « équivalent »,…

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Parties intimes

Le mot intime est issu du latin intimus « qui est le plus en dedans, au fond », superlatif de interior. L’adjectif qualifie d’abord une personne étroitement liée avec une autre par ce qu’il y a de plus profond : union intime, ami intime; puis s’applique à la vie intérieure, généralement secrète, invisible, impénétrable d’une personne : nature intime, hygiène intime. Au siècle romantique, par extension de l’idée d’« union avec autrui », il évoque une réunion, une cérémonie qui se passe entre intimes : fête intime; en un lieu tenu caché : endroit intime; et ce qui…

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Vrai snob

Le mot snob apparaît en français pour la première fois en 1857 dans Le Livre des Snobs, traduction d’une œuvre du romancier britannique William Makepeace Thackeray, The Book of Snobs (1848). Il signifie « cordonnier » en anglais dialectal. À Cambridge, dans l’argot des étudiants de lignée aristocratique, il qualifie de façon méprisante leurs camarades de classe de plus basse condition, les « étrangers à la noblesse » qui ne pouvaient, of course, appartenir à l’université. L’abréviation pédante s.nob, formée sur l’expression latine s(ine) nob(ilitate), « non noble », apparaît après coup. Avec la publication du…

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Les ânes

Un fermier et ses deux fils se rendaient à la foire vendre leur âne. Sur le chemin, le benjamin, une tête de mule, dit à l’aîné. « Regarde, l’herbe est bleue. » « Mais non, elle est verte. » « L’herbe est bleue. » « L’herbe est verte. » « L’herbe est bleue. » « L’herbe est verte. » L’âne et le père continuaient d’avancer, sans se soucier d’eux. Mais la dispute s’envenime. Les fils décident de la soumettre à l’arbitrage de leur père. « Père, l’herbe est bleue, n’est-ce…

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Bon bougre

Bougre est issu du latin médiéval bulgarus. L’évolution sémantique du mot vient des hérésies bulgares que l’on prête, au 10e siècle, aux célèbres bogomiles, ennemis de la hiérarchie ecclésiastique, qui niaient le sacrement du mariage et qui étaient taxés du « péché capital » d’homosexualité. Si le sens péjoratif d’« individu méprisable » et de « mauvais drôle » existe depuis le 16e siècle, il s’est ensuite transformé pour devenir, en français moderne, une « sympathie mêlée d’indulgence », un bon bougre désignant alors un brave homme. Malgré cette évolution renversante, le mot est encore employé…

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