Trou de mémoire

Trou vient du latin populaire traucum par le latin médiéval traugum. Mais il est sans doute d’origine préromaine, soit des peuples celtes qui occupaient la Gaule avant Astérix et Obélix; trau, de même sens, figurant dans l’ancien provençal. Dès les premières attestations au 12e siècle, le mot désigne une ouverture au travers d’une surface ou d’un corps solide : trou d’aiguille, trou de serrure. Il développe rapidement de nombreuses acceptions. L’abaissement ou l’enfoncement de tout élément qui présente un vide : chaussée pleine de trous, trou d’eau, trou d’air, « brusque dépression », trou…

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Envie de pisser

Pisser, « uriner », vient du latin populaire pissiare, de même sens. L’allemand pissen et l’anglais to piss sont pris au français. Longtemps considéré comme familier, le verbe est jugé d’emploi vulgaire au 19e siècle jusqu’au début du 20e siècle, après le nettoyage du vocabulaire pratiqué à la fin de la période classique : pisser au lit, pisser de travers, pisser dru. Par extension, il prend la valeur de « faire jaillir un liquide » : pisser le sang, pisser du lait. Les locutions figurées sont abondantes : pisser dans ses brayes, qui annonce pisser dans sa culotte…

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Stalingrad

Récit épique d’Antony Beevor publié en 1999 aux Éditions de Fallois. Le hic, c’est que je l’ai lu au début de l’occupation de l’Ukraine par la Russie. Pas vraiment le bon timing pour faire l’apologie de l’armée rouge. Même si la victoire contre les Allemands à la bataille de Stalingrad en 1942-1943 a inversé le cours de la Seconde Guerre mondiale. En beau joualvert contre Poutine, ce président qui veut devenir le nouveau tsar de toutes les Russies, je n’ai pratiquement pas annoté le texte de 600 pages. Chou les…

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Sondage d’opinion

Le verbe opiner vient du latin opinari « exprimer un avis ». Il demeure peu usité sauf dans la locution opiner du bonnet, « acquiescer d’un signe de tête », en référence aux maîtres de la Sorbonne du 17e siècle qui levaient leur bonnet de professeur en guise d’assentiment lorsque leurs étudiants leur fournissaient de bonnes réponses. Le dérivé opinion offre, au contraire, une grande vitalité de sens. Il a signifié « hypothèse, théorie » avant d’être exclu du champ scientifique. Il désigne une manière de penser, de juger qui tient pour vraie ou fausse, accepte…

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Règne animal

En latin, anima désigne le souffle de la vie, l’âme. De là procède, en français, le sens premier des mots comportant la base anim- : animer « donner une âme », unanime « n’avoir qu’une seule âme ». Comme substantif, animal, « être pourvu de souffle vital », désigne un être vivant organisé, élémentaire ou complexe, doué de sensibilité et de motilité. Soit l’être humain, animal raisonnable, animal politique, ou, par opposition à l’homme et aux plantes, l’être zoologique caractérisé par son milieu : animal aquatique; sa morphologie : animal vertébré; son habitat et ses mœurs : animal sauvage, animal…

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Péripéties

L’élément formant péri- vient du grec peri, préposition exprimant les valeurs de « tout autour de », « dans l’entourage de », « au-dessus de »; revêtant aussi le sens de « dépasser ». Étymon qui remonte lui-même à une racine indoeuropéenne de structure consonantique p-r dont le sens primitif était « en avant ». Il entre dans la construction de nombreux composés à partir du 18e et du 19e siècles, principalement en anatomie : péricarde, « membrane qui enveloppe le cœur »; périoste, « membrane conjonctive et fibreuse qui constitue l’enveloppe des os »; péritoine, « membrane qui tapisse les parois intérieures de l’abdomen ».…

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Bara gwin

Le breton, langue d’origine celtique, a été revivifié dans l’ouest de la France à partir des îles Britanniques au 5e et 6e siècles par des populations chassées d’Angleterre après les invasions des Angles, des Saxons, des Jutes et des Frisons. Baragouin est un composé des mots bretons bara, gwin, proche de bread, wine, pain, vin. Le mot se répand après la réunion de la (petite) Bretagne à la France comme terme d’injure xénophobe à l’endroit des pèlerins bretons qui, entrant dans les auberges françaises pour faire connaître leur faim et…

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Vue brouillée

L’origine de brouiller est nébuleuse. Il serait issu, au 13e siècle, du gallo-roman brodiculare, dérivé du verbe brodicare, postulé par le dialecte italien de Bergame brodigar « souiller » et du germanique brod « bouillon ». Dès l’ancien français, il s’emploie pour « rendre trouble par agitation d’un liquide » : brouiller un vin, en remuant la lie. Ce sens a disparu en dehors d’un emploi spécial en cuisine : œufs brouillés. De nos jours, il s’emploie surtout au figuré avec le sens de « mettre du désordre » : au passif, avoir la…

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