Mine de charbon

Le mot charbon vient du latin carbo « charbon de bois, ce qui résulte de la combustion » et, dans les textes médiévaux, « charbon à usage graphique », « charbon de terre. » En français du 13e siècle, il s’écrit charbun. Il désigne le combustible de couleur noire riche en carbone, utilisé comme source de chaleur et d’énergie : brûler du charbon, chauffage au charbon. D’abord, le charbon de bois, ce résidu de la combustion incomplète du bois à l’abri de l’air, dans les meules, ou sous-produit de sa distillation, dans les fours ou les cornues.…

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Actes de révérence

Révérer est issu du latin revereri « craindre avec respect » et, « avoir de la déférence, des égards pour quelqu’un ». Peu usuel, le verbe, autrefois, couvrait une aire d’emploi étendue : sa mère et son père, les tantes, les oncles, les grands-parents, les enseignants, les magistrats, les choses sacrées, la classe politique et économique, les gens d’âge et de mérite : révérer ses maîtres (à penser), révérer les écritures comme dépositaires de la parole divine. Le dérivé révérence s’inscrit dans le voisinage de « respect profond, grande considération », tout en réalisant une notion accessoire de…

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Courant d’idées

Idée vient du grec idea, anciennement wieda, « forme visible, aspect », étymon qui remonte lui-même à la racine indoeuropéenne weid/woid/wid exprimant la notion de « voir ». Platon en modifie profondément le sens en « forme idéale concevable par la pensée ». Le mot, avec cette valeur, transite ensuite par le latin philosophique idea avant d’intégrer le français au 12e siècle. Il décrit une pure construction de l’esprit, ce qui se conçoit dans l’imagination par opposition à ce qui existe en fait, dans la réalité, de façon concrète. Au singulier : exprimer une idée, vague idée,…

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Les pieds dans la slush

Au Québec, slush ou sloche, slutch, slotch, slotche et slottche est un emprunt à l’anglais et désigne une neige fondante mêlée de boue ou imprégnée de saletés qui s’accumule au sol. Son emploi, attesté depuis 1886, perdure, malgré certaines condamnations, au profit du néologisme névasse, qui n’a jamais réussi à s’imposer. Quant à gadoue, ce mot désigne plutôt un mélange analogue qui se forme dans les champs et les terrains vagues à la suite d’une pluie d’hiver ou de la fonte printanière. Les variantes slocher « passer à l’état de sloche » et…

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Zone de confort

Conforter est issu du latin chrétien confortare « renforcer » et « consoler », formé sur fortis « fort ». En ancien français, celui des années 980, il s’emploie au sens de « soutenir moralement » mais sort d’usage au 17e siècle. Il réapparait vers 1970 avec les valeurs de « donner des forces (à un régime, une thèse) » et « raffermir (quelqu’un) dans sa position », qui bénéficient alors, par recherche d’élégance, d’une grande vogue dans le discours politique ou journalistique. Le dérivé confort « encouragement, consolation » subit le même sort que le verbe. Mais sa renaissance survient plus tôt, au…

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Taille-mannequin

Le mot mannequin est issu, au 15e siècle, du néerlandais mannekjin formé de man- « homme » et kjin « petit ». Ce sens de « petit homme » disparait en français mais se maintient avec la valeur de « figurine humaine articulée à laquelle on peut donner diverses attitudes et servant de modèle aux peintres et aux sculpteurs »: mannequin de bois, mannequin de cire. La malléabilité de cette statue inspire le sens figuré encore vivant de « personne sans caractère que l’on peut mener à son gré. » Par une autre…

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Le livre offensant

Ouvrage pondu et publié en 2021 en pleine pandémie. Par Guy Nantel, humoriste, ex-candidat à la chefferie du Parti québécois et, désormais, essayiste. Sur des sujets qui attirent la polémique mais à propos desquels il ne craint pas de prendre position : la liberté d’expression en général et celle des humoristes en particulier, le racisme systémique, les dérives de la censure, la tyrannie de la rectitude sociétale, la propagande victimaire, la démesure du radicalisme, la mollesse intellectuelle des élites, la condescendance journalistique, l’appropriation culturelle, l’enflure verbale et la déconstruction des mots.…

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Mot d’ordre

Le mot ordre est issu du latin ordo, ordinis « rang, rangée, alignement », d’où « succession » et « arrangement des éléments d’un tout. » En français, il est attesté depuis 1080 mais change régulièrement de genre, masculin ou féminin, jusqu’au 17e siècle. Il désigne d’abord, par calque du latin chrétien, les différents degrés auxquels élève le sacrement, conférant le pouvoir d’exercer des fonctions ecclésiastiques, en particulier la prêtrise : entrer dans les ordres, ordre monastique. Puis, les compagnies de caractère religieux et militaire créées à l’époque des croisades pour soigner les pèlerins et combattre les infidèles :…

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