Vider le bain

Bain est issu du latin parlé baneum, altération du latin classique balneum « établissement de bain », pris au grec balaneion, admis surtout au pluriel balaneia « bains ».

Le mot désigne l’action d’entrer dans l’eau pour l’hygiène, les soins, le plaisir: prendre un bain, bain de siège, maillot de bain; le liquide dans lequel trempe le corps: bain de mousse; la préparation dans laquelle on plonge quelque chose pour la transformer: bain de mercure.

Par analogie, il traduit l’immersion, l’exposition dans d’autres milieux: bain de vapeur, bain de soleil, bain de boue, bain de foule, bain de jeunesse, bain de sang. Par métonymie, il désigne la grande cuve où l’on se baigne, la baignoire, et le récipient voué à des emplois techniques: bain électrolytique en chimie, bain de mortier en maçonnerie, bain de développement en photographie, bain de dégraissage en teinturerie.

En Guadeloupe, bain démarré ou bain de chance est une composition mystérieuse d’herbes et de feuillages destinée à chasser le mauvais sort. Au Québec, bain tourbillon, calque de l’anglais whirlpool bath, désigne une baignoire à remous destinée à masser, à décontracter.

La forme des dérivés baigner, baignade, baignage, baigneur, s’explique par l’influence de baing, graphie ancienne de bain.

 

Devoir

Le sens actuel de baignade « action de se baigner pour son plaisir », est attesté depuis le milieu du 19siècle. Sous la Terreur, ce mot désignait un mode d’exécution pratiquée par immersion simultanée de plusieurs personnes liées ensemble dans un fleuve au moyen d’une trappe. Ce sens était la variante sémantique de quel autre mot formé avec le suffixe -ade?

Réponse

Noyade, mot apparu sous la Terreur avec le même sens que baignade « action de noyer plusieurs personnes à la fois », à propos des exécutions sommaires et massives ordonnées par le conventionnel Carrier en 1793 à Nantes. Ce sens tragique a été oublié au profit de sa valeur actuelle, plus neutre, de « fait de se noyer par accident ».

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