Quitte est un adjectif singulier invariant en genre. Il vient du latin médiéval quitus, « dispensé d’une obligation juridique ou financière », sens conservé en français : être quitte d’impôts. Dès le 11e siècle, il correspond à « libéré d’une charge morale ou sociale », d’abord avec une connotation religieuse : être quitte envers Dieu, être absous de ses péchés. Puis, il revêt d’autres valeurs. « Ne plus rien devoir de part ni d’autre » : quitte à quitte et bons amis, phrase convenue par laquelle on concluait un marché. « Jouer de façon à réparer toutes ses pertes ou…
Suite ...Catégorie : Capsule
Capsule
Salade frisée
Le verbe friser est attesté en français depuis le 15e siècle. Toutefois, son origine est incertaine. Son radical germanique fris- pourrait dériver du frison frisle, repris par l’anglais frisle « crépu »; la Frise étant la plus grande des douze provinces qui constituent les Pays-Bas. Il serait alors proche de frire, par analogie de forme avec les bords d’un aliment frit. Ou il relèverait du gallo-roman frestiare « onduler », d’après le latin fretum « flot qui se brise contre le rivage. »; ce sémantisme permettant de le rattacher à frise « bandeau brodé » et « bordure ornementale » (d’un…
Suite ...Analyse de texte
Le mot texte vient du latin textus, « tissu, enlacement », spécialement à l’époque impériale, « enchaînement d’un récit », « récit », substantivisation du participe passé de texere « tisser ». En français, il décrit la suite des éléments du langage constituant une œuvre écrite ou orale : texte manuscrit, texte imprimé, texte d’un discours. Un écrit considéré dans sa rédaction originale et avérée : texte de loi, textes sacrés. Une création littéraire ou un document authentique considérés comme référence ou servant de base à une culture ou une discipline : grands textes, textes classiques. Un fragment jugé comme caractéristique…
Suite ...Droits d’autrice
Le féminin en -trice des mots masculins en -teur provient de la terminaison latine -trix, le masculin étant -tor : senator, sénateur, senatrix, sénatrice accusator, accusateur, accusatrix, accusatrice, actor, acteur, actrix, actrice, auctor, auteur, auctrix, autrice. Le mot autrice est attesté dès le 14e siècle; il désigne une femme qui pratique le métier ou l’art de l’écriture. Sorti d’usage, il réapparaît dans les dictionnaires dans les années 1990 et fait un retour en force au milieu des années 2010, d’abord en Suisse, dans les médias et chez de plus en plus…
Suite ...Sans une égratignure
Égratigner, d’abord esgratiner au 12e siècle, dérive de gratiner, diminutif de gratter. Le verbe signifie « écorcher en déchirant superficiellement la peau » : égratigner le visage. Par analogie, « abîmer, détériorer légèrement quelque chose en provoquant des rayures, des traces » : égratigner une voiture, égratigner un disque. Travailler une étoffe avec la pointe d’un fer pour lui donner une forme : égratigner la soie. Labourer sommairement : égratigner la terre. Au figuré, il désigne une personne qui, par méchanceté ou malice, en blesse une autre avec des propos piquants ou ironiques, sens illustré dans la locution proverbiale…
Suite ...Station bonbons
Le mot bonbon vient du redoublement enfantin de bon pour désigner quelque chose de « bon bon » à manger, surtout des sucreries. Signalé dès le 17e siècle, d’abord à la forme partitive, du bonbon, il décrit dans l’usage moderne une petite friandise à base de sucre, aromatisée, colorée et de consistance relativement dure, enveloppée ou pas dans une papillote : croquer des bonbons, sucer des bonbons, canne de bonbons. Sauf en Belgique où le mot se dit encore pour « petit biscuit sec ». Par analogie de forme avec des bonbons fondants, des bonbons à…
Suite ...In extremis
Extrême est issu du latin extremus, superlatif de exter, « le plus à l’extérieur » et, au figuré, « le pire ». En français, il s’emploie comme adjectif. Par référence à l’espace, pour désigner ce qui est tout au bout : extrême frontière. Par référence au temps, pour décrire ce qui est tout au début ou tout à la fin d’une durée : extrême vieillesse. Au figuré, il est généralement antéposé et détermine ce qui atteint le plus haut degré : extrême élégance, extrême urgence, extrême fatigue, extrême droite et extrême gauche, formations politiques les plus éloignées…
Suite ...Bouffées de chaleur
Chaleur vient du latin calor formé sur le verbe calere « être chaud », « être ardent ». En français, le mot désigne la température plus ou moins élevée d’un corps, d’un lieu, perceptible par l’homme : source de chaleur, chaleur du feu, douce chaleur. Spécialement, la température dispensée par le soleil, répandue dans l’atmosphère : chaleur du jour, vague de chaleur, grandes chaleurs (de l’été). En chimie et en physique, il qualifie la somme des énergies, potentielle et cinétique, des molécules d’un corps : chaleur interne, chaleur absorbée, chaleur rayonnante. En pathologie, la sensation de malaise…
Suite ...Sac à papier
Le mot sac est l’aboutissement, au 11e siècle, du latin classique saccus, « sac à blé, sac à argent », puis, en latin populaire, « vêtement de crin grossier »; le latin le tenant lui-même du grec sakkos « toile d’emballage » et celui-ci de l’hébreu sâq. En français, il désigne un contenant fait d’une matière souple, assemblée sur les côtés et le fond, ouvert par le haut : sac de bonbons, sac postal, sac poubelle, sac de patates, sac de couchage. Après 1950, les emplois avec la valeur de contenant souple ou rigide servant à ranger…
Suite ...Le signe de Zorro
Substantif féminin, cédille est emprunté à l’espagnol cedilla, proprement « petit z ». Le [z] wisigothique [ꝣ] du royaume des Wisigoths au sein de l’Hispanie du 4e siècle. Plus proche du signe de Zorro que le [z] interprété ensuite comme « petit c » ou ressemblant au chiffre [5] dont la barre supérieure aurait été supprimée. Le mot désigne un signe graphique en forme de c retourné placé sous la lettre [c], qu’il s’agisse d’une minuscule ou d’une majuscule, et introduit au 16e siècle dans l’imprimerie en France par Geofroy Tory. Pour donner au [c] la prononciation…
Suite ...Aire de restauration
Restaurer vient du latin impérial restaurare « rebâtir, refaire, réparer » et, à la basse époque, « reprendre, renouveler ». Le participe présent du verbe, restaurant, est substantivé dès le moyen français avec la valeur d’« aliment ou remède fortifiant », destiné à redonner des forces aux malades et de l’appétit aux « dégoûtés »; d’abord en ingurgitant des bouillons de jus de viande, des racines et des herbes, du vin et de l’eau-de-vie, puis des plats solides : œufs frais, volailles, pieds de mouton. Manger hors de chez soi durant les déplacements mène à la création d’une cuisine…
Suite ...Revers de la médaille
Le mot médaille vient de l’italien medaglia, issu lui-même du latin populaire medialia qui désignait, au 15e siècle, une monnaie en usage dans le nord de l’Italie, dans les États pontificaux et à Malte, ainsi qu’une pièce de métal frappée à l’effigie d’un personnage illustre et servant d’ornement. En français, il conserve ce sens de pièce de métal, en général circulaire, portant un dessin, une inscription en relief, frappée en l’honneur d’un haut personnage ou en souvenir d’un événement : médaille commémorative. Puis, il développe la valeur de pièce de formes diverses…
Suite ...Avec panache
Le mot panache vient de l’italien pennachio « bouquet de plumes sur un casque », lui-même pris au latin chrétien pinnaculum « faîte ». En français, il s’écrit pennache et pannache avant de prendre sa forme définitive au 16e siècle. Il désigne d’abord le faisceau de plumes, souvent de couleurs diverses, ornant les coiffures masculines de l’époque, en particulier, la coiffe des soldats et signe distinctif des chefs militaires : casque à grand panache. Puis les coiffures des femmes en tenue d’apparat : « Madame Arthur Pommerel, en velours pourpre, un panache de trois plumes d’autruche noires dans…
Suite ...Postsynchronisation
Le mot synchrone vient du bas latin synchronus « contemporain », lui-même pris au grec tardif sunkhronos, composé de sun « avec » et de khronos « temps » D’emploi didactique, l’adjectif correspond à « simultané » : « Les canots-majors volaient sur l’eau; six ou huit paires d’avirons, rigoureusement synchrones, leur donnaient des ailes brillantes qui jetaient au soleil, toutes les cinq secondes, un éclair et un essaim de gouttes lumineuses » (Paul Valéry, Variété III, 1936). Spécifiquement, il décrit un mécanisme qui produit des mouvements à intervalles réguliers : calculateur synchrone, pendule synchrone, moteur synchrone, moteur de vitesse constante, basée…
Suite ...Lendemain de veille
Le mot veille vient, par évolution phonétique, du latin classique vigila « veille, insomnie » et « vigilance », dérivé de vigere « être vivant, vigoureux »; la racine latine veg-/vig- évoquant une idée d’’animation, de force vitale. Il désigne l’état d’une personne qui ne dort pas pendant le temps normalement consacré au sommeil. En particulier, la nuit, le fait de se priver de dormir pour se consacrer, dans les premières attestations, à la prière, puis au travail ou à une activité importante : homme de garde, veilles studieuses. Observer les environnements des entreprises, des organismes, pour…
Suite ...Des chiffres et des lettres
L’adverbe anticonstitutionnellement, malgré un préfixe, un suffixe et des consonnes doublées, n’est plus, malgré ses 25 lettres, le mot le plus long inscrit dans les dictionnaires de langue française. Il a été découronné par intergouvernementalisation, « mise en œuvre d’une stratégie ou d’une action commune par plusieurs gouvernements » ‑ prenez l’exemple de la guerre en Ukraine ‑ avec ses 26 lettres; vingt-sept au pluriel. Mais l’idée qu’il s’agit du nouveau mot le plus long du français est inexacte si l’on tient compte, des mots à rallonges, formés naturellement, et des noms…
Suite ...Terre des hommes
Homme vient du latin classique hominem « né de la terre », accusatif d’homo « être humain » et se rattache à la racine indoeuropéenne ghyom « terre ». Récupéré par le langage scientifique, l’étymon produira aussi humus « couche superficielle du sol sous l’effet de la décomposition des végétaux. » Ses premières attestations en français remontent au 10e siècle avec les tournures hom, om, hom et hume. Le mot décrit l’espèce animale la plus évoluée de la Terre sans considération de sexe : origine de l’homme. Mammifère de l’ordre des Primates, caractérisé par son cerveau volumineux, sa station verticale,…
Suite ...Garde-manger
Le latin classique avait deux verbes pour dire manger. Le premier, edere, signifiait « se nourrir comme un être humain »; le second, mandere, « se nourrir comme un animal. ». Le latin populaire forme ensuite manducare « remuer les mâchoires », qui s’impose aux dépens des deux autres, notamment par l’entremise des légionnaires romains à la conquête de la Gaule. Par évolution phonétique, le mot devient « manger » au 10e siècle, le /duc/ latin donnant /dj-/, puis le son /j-/ en français. Son sens usuel est « avaler des aliments liquides ou solides pour se nourrir »: manger de…
Suite ...Record d’affluence
Affluer vient du latin affluere « couler vers ». Mais ce sont d’abord les valeurs métaphoriques de « se produire en abondance » et « fournir » du verbe qui apparaissent au 14e siècle : « À sept heures commencèrent à affluer les autobus, parmi la foule déjà grouillante » (Maxence Van der Meersch , L’Empreinte du dieu, 1936). Le sens latin n’est attesté en français qu’au 17e siècle. Il s’emploie en physiologie : le sang afflue vers le cœur. Et en hydrographie : les fleuves affluent dans la mer. Évoquant, en particulier, les eaux qui proviennent de la fonte des glaciers ou…
Suite ...Échange de baisers
Le baiser, mécaniquement, est un emportement buccal qui expose les lèvres d’un agent ou d’une agente de transmission sur un espace de peau généralement humaine ou animale, large ou circonscrit, public ou pudique, d’un agent ou d’une agente de réception. Chose certaine, l’effet plaisant n’est pas le même sur un objet inanimé, par exemple, l’hiver, sur un poteau de clôture métallique. À éviter si l’envie vous en prenait à vous aussi. Le mot est issu du latin basiare « poser sa bouche sur » en signe d’affection amicale, de politesse, de respect;…
Suite ...Proposition relative
Relatif est issu, au 13e siècle, du bas latin relativus de referre « rapporter », qualifiant ce qui n’est tel que par rapport à certaines conditions. En français, il s’oppose à absolu au 19e siècle, à l’époque de la systématisation de la terminologique philosophique. Le mot produit relativité qui, en philosophie, définit le caractère « relatif » du savoir humain, soit parce qu’il est imparfait, soit parce qu’il dépend de la structure mentale du sujet, soit parce qu’il ne peut saisir qu’incomplètement les relations, les phénomènes : relativité de la connaissance. Par extension, il détermine…
Suite ...D’un morse à l’autre
Le mot morse vient du lapon morša, langue finno-ougrienne parlée par les Samis, peuple éleveur de rennes résidant dans le nord de la Scandinavie et dans la péninsule de Kola en Russie. Il paraît être une onomatopée par imitation du cri de l’animal. Il parvient au français au 16e siècle par l’intermédiaire du finnois mursu ou du russe morj. L’espagnol, le portugais et le corse adoptent la forme morsa. Il désigne le grand mammifère marin des régions arctiques, amphibie et carnassier, au corps épais, pouvant atteindre cinq mètres de long,…
Suite ...Tsé veux dire
« La seule véritable bête de somme, c’est la mouche tsé-tsé » (Pierre Dac). Tsé-tsé, orthographié d’abord tsétsé, est un mot de l’une des langues bantoues parlée par les Tswanas, vivant principalement en Afrique du Sud, au Botswana ainsi qu’en Namibie. Invariable, il est d’abord relevé au masculin puis s’emploie au féminin à compter de1872. Il désigne une mouche d’Afrique, la mouche tsé-tsé, du genre glossine, abondante pendant la saison des pluies, qui pique pendant le jour et dont trois espèces sont des agents de transmission de la maladie du sommeil pour…
Suite ...Couronne d’épines
Le mot épine vient du latin spina. En français, il prend d’abord la forme espine à la fin du 10e siècle. Comme son étymon, il désigne un arbuste aux branches armées de piquants : l’épine blanche ou aubépine, l’épine noire ou prunellier. Puis l’aiguillon de certaines plantes à pointe acérée comme la châtaigne. Les piquants ou les poils rigides et durs de certains animaux : épines du porc-épic, épines du hérisson, épines des oursins. Chez l’humain, la suite de vertèbres situées le long du dos : l’épine dorsale; la petite protubérance qui fait saillie et sert…
Suite ...Atteindre son apogée
Les noms se terminant en –ée sont généralement du genre féminin : allée, année, armée, cheminée, dictée, fusée, idée. Toutefois, une trentaine d’entre eux sont masculins. À commencer par les dieux. Morphée, enfant de la Nuit et d’Hypnos, dieu du sommeil : tomber dans les bras de Morphée, « s’endormir. » Orphée, fils d’Apollon, dieu grec de la musique, capable de donner vie aux objets inanimés tant ses mélodies étaient envoûtantes ; imaginez alors son emprise sur les filles de l’Antiquité, bien supérieure à celle des Beatles dans les années 1960 ! Le /e/…
Suite ...Derrière la porte
Porte vient du latin porta « passage » et se rattache à la racine indoeuropéenne per- « traverser ». Dans cette langue, le mot se spécialise en « passage sous la muraille d’une ville », puis élimine fores au sens de « passage aménagé dans un mur de maison ». Au 10e siècle, dans ses premières attestations en français, il revêt les mêmes valeurs qu’en latin dont celle appliquée à une ouverture dans le mur d’un château, d’une forteresse, d’un domaine, pour y entrer et en sortir : porte d’un palais. Acception qui se maintient de nos jours dans le…
Suite ...Réveille-matin
Le mot matin vient du latin matutinum, par ellipse de matutinum tempus « partie du jour avant midi ». En français, il désigne le commencement de la journée qu’annonce le lever du soleil. Se liant à des mots qui traduisent principalement les phénomènes climatiques, les variations saisonnières et les premières activités de la journée : rosée du matin, matin d’été, café du matin. Avènement qui évoque, dans plusieurs langues, la santé, l’activité, l’éveil, l’énergie, la nouveauté, l’espoir. « L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt », dit le proverbe : de bon matin. Dans le…
Suite ...Passer un savon
Bien connu des Gaulois, le mot savon vient du latin saponem, accusatif de sapo « savon ». Mais cet étymon est lui-même pris au germanique saipôn qui désignait à l’origine une substance employée pour teindre les cheveux. Sapo est aussi représenté dans d’autres langues romanes, l’italien sapone et le roumain săpun. Au 12e siècle, il adopte et conserve son sens moderne de produit utilisé pour le lavage et le nettoyage obtenu par l’action d’un alcali sur un corps gras : savon noir, savon vert, pratiquement sortis d’usage, savon de Marseille, savon de toilette. Il…
Suite ...Complètement ivre
Le mot ivre est issu, « par voie orale », du latin ebrius « qui a bu trop de vin, d’alcool », par opposition à sobrius, « qui n’a pas bu. » Il intègre le français au 12e siècle. Son emploi est soutenu comparativement à ses équivalents moins raffinés : saoul, soul ou soûl, beurré, bituré, blindé, bourré, brindezingue, cuit, cuité, mûr, noir, paf, pété, pinté, plein, éméché, poivre, rond, schlass, éméché, gai, gris, parti, pompette. Il désigne une personne qui est physiquement et mentalement troublée par l’absorption excessive de boissons alcoolisées : ivre mort. Ou d’autres…
Suite ...Matelas bonheur
Le mot matelas vient de l’italien materasso « grand coussin pour garnir le lit », qui le tient lui-même de l’arabe matrah « tapis, coussin », de taraha « jeter », du fait que les Orientaux jetaient tapis et coussins sur le sol pour s’asseoir ou se coucher. En français du 14e siècle, il apparait d’abord sous les formes materas et matras; son sens initial étant « tapis sur lequel on se couche ». Il décrit la pièce de literie qui consiste en une grande enveloppe de toile, remplie d’une matière souple, moelleuse, et couvrant toute la surface du…
Suite ...Traversée du désert
Le mot désert vient du latin desertus « inoccupé », d’où « inculte », participe passé adjectivé de deserere qui signifiait dans la langue militaire des Romains « rompre les rangs », « quitter le champ de bataille », puis « abandonner un lieu ». Comme adjectif, il décrit un endroit où il n’y a pratiquement personne. De façon permanente ou pour une longue période lorsqu’il s’agit d’une étendue géographique inhabitée, sauvage : pays désert, ville déserte. De façon temporaire ou occasionnelle lorsqu’il s’agit d’un lieu d’habitation, de rencontre, de passage vide : maison déserte, café désert, quai désert. Au figuré, il…
Suite ...Posologie
Le suffixe –logie vient du grec logia « théorie ». Il entre dans la formation de nombreux mots empruntés au grec et au latin, de création française ou issus d’autres langues modernes telles l’anglais qui dispose aussi d’une finale en –logy, l’italien en –logia et l’allemand en –logie. Il sert à construire des substantifs féminins désignant des sciences ou des études méthodiques : biologie, cardiologie, dermatologie, physiologie, géologie, psychologie, archéologie, astrologie, météorologie, technologie. Des noms d’usage courant que caractérise leur premier élément de valeur : écologie, « étude des milieux où vivent…
Suite ...Tremblement de terre
Le mot terre est issu, par voie orale, du latin classique terra. En français à compter du 11e siècle, il revêt sensiblement les mêmes valeurs qu’en latin. Écrit généralement avec une majuscule, pour décrire la « planète bleue » en tant qu’élément de l’univers parmi les autres corps célestes : force d’attraction de la Terre. Le milieu physique où l’être humain réside et exerce ses activités parmi d’autres formes de vie : habitants de la terre. Pour exprimer une totalité, un haut degré, l’ensemble de l’humanité : terre des hommes, la terre entière,…
Suite ...Mais où et donc car ni or
Où, d’abord noté /o/ et /u/ au 10e siècle, vient du latin ubi. Mais son origine est antérieure, d’une racine indoeuropéenne, car il est représenté dans le védique ku, le lituanien ku-r, l’arménien u-r et le vieux slave ku-de. Il reçoit son accès grave au 16e siècle, sans doute pour le différencier de la conjonction de coordination ou. Comme pronom et adverbe relatif, il marque le lieu : « Val-d’Or en Abitibi est la ville où je suis né » ; le temps : « À l’âge canonique où je suis rendu »; la situation : « Au…
Suite ...Éveiller le désir
Il peut être fiévreux, impérieux, dévorant. Il offre un moyen de locomotion lorsqu’il nous soulève, nous transporte, nous emporte. Il peut aussi s’emparer de nous, nous tenailler, nous tarauder. Pyromane, il s’allume, s’enflamme, brûle, se consume. Tout en conservant une nature aqueuse lorsqu’il coule, déferle, inonde. Il peut faire trembler, haleter, panteler. Pour le calmer, deux moyens : le combler, c’est bien; l’assouvir, c’est mal. Désir dérive du verbe désirer, lui-même issu, par réduction phonétique, du latin desiderare, de sidus « astre. » Le verbe latin signifie littéralement « cesser de…
Suite ...Recherche d’artéfacts
Le mot artéfact, aussi orthographié artefact, est emprunté à l’anglais artefact « ce qui est façonné par l’homme » au début du 20e siècle ; l’anglais le tenant lui-même du latin artis factum « produit de l’art ». Chez les Romains, ars « façon d’être » revêt des idées essentielles liées à l’activité humaine tendue vers un ordre, que cet ordre soit dicté par les dieux ou imposé par les lois logiques. Puis il développe le sens d’« habileté acquise par l’étude ou la pratique. » Devenu art en français, il prend…
Suite ...Gros bock
Le mot bock vient de l’allemand Bockbier, forme apocopée de Einbeckbier « bière d’Einbeck, ville de Basse-Saxe, qui exporta sa célèbre boisson fortement alcoolisée en Bavière dès le 14e siècle. Ce sens est progressivement supplanté par l’acception métonymique de « chope à anse d’une grande capacité » au 19e siècle. Après la Seconde Guerre mondiale, il prend la valeur de son contenu, « bière », dans l’usage courant. Prendre un bock de bière mon minou Prendre un bock de bière “right through” Tu prends un bock Tu m’en donnes pas J’te fais…
Suite ...Lever du jour
Le mot jour vient du latin diurnum « jour, journal », étymon plus reconnaissable dans diurne « qui se passe le jour. » Il adopte d’abord les graphies jorn au 10e siècle, puis jor et jur au siècle suivant avant d’être attesté sous sa forme actuelle en 1274. Il marque l’intervalle déterminé par la rotation complète de la Terre sur elle-même : 24 heures par jour. Qui sert d’unité de temps exprimée par une date, une durée, une périodicité : chaque jour, le jour d’avant, dans un jour, à jour fixe, au jour…
Suite ...Terrain de jeu
Le mot jeu, d’abord écrit giu, puis gius, vient du latin jocus « jeu en paroles, plaisanterie. » Dès les premières attestations au 11e siècle, ses développements sémantiques et figurés s’avèrent remarquables. Il décrit une activité divertissante, soumise ou non à des règles, destinée à faire passer agréablement le temps aux personnes, enfants ou adultes, qui s’y livrent : jeu de mots, jeu d’adresse, jeu de billes, jeu de croquet, jeu d’échecs, jeu de cache-cache, jeu de bascule, jeu de patience, jeu de société, jeu de rôles. Une activité ludique utilisant des mécanismes,…
Suite ...Tour d’horizon
« Une longue jonque de nuages, teinte d’un violet épais et sanguin, amarrée au ras de l’horizon, retardait seule le premier feu de l’aurore » (Sidonie Gabrielle Colette, 1928). Le mot horizon est un emprunt savant au latin horizon, terme d’astronomie usité au sens de « qui borne la vue », lui-même pris au grec horizôn de même sens. En français du Moyen Âge, il prend d’abord les formes orizonte et orizon avant sa réfection étymologique tardive au 17e siècle. Dans une perception et une représentation de l’espace, il est introduit avec la…
Suite ...Planche à dessin
Dessiner, écrit d’abord désigner au 16e siècle, puis desseigner, dessigner et desiner, vient de l’italien disegnare, « tracer les contours de quelque chose » et, au figuré, « former le plan, le projet de ». L’italien le tient lui-même du latin designare avec son sens propre de « représenter concrètement. » Le dérivé dessein est formé sur l’ancienne graphie desseigner. Il demeure usuel avec le sens de « projet » mais perd celui de « représentation graphique » au profit de dessin. La séparation sémantique des deux termes se produit à la fin du 18e siècle. Dessin désigne alors l’art de…
Suite ...Pas norvégien
Le pas norvégien est ce pas du skieur de fond employé sur terrain plat ou sur faible descente et consistant en mouvements simultanés du bâton droit avec le ski droit et du bâton gauche avec le ski gauche. C’est du norvégien que nous vient, en 1841, ce sport d’hiver et le mot francisé pour le désigner, ski, qui élimine patin à neige. Puis, d’autres liés à la pratique de cette même activité, fart, « enduit pour rendre les skis glissants »; slalom, « descente sinueuse à skis dont le parcours est jalonné de…
Suite ...Péril en la demeure
Le mot péril vient du latin periculum « essai, expérience, épreuve », d’où « risque, danger » et, en latin médiéval, « danger de l’âme, damnation ». Étymon qui se rattache à la racine indoeuropéenne per- « aller de l’avant, pénétrer dans » qui figure dans un grand nombre de mots français tels péricliter, expertise, expérience. Il qualifie l’état d’une personne qui court de grands risques, qui est menacée dans sa sécurité ou dans ses intérêts : se trouver en péril, à ses risques et périls, « en prenant sur soi l’entière responsabilité d’une initiative et en acceptant d’en subir…
Suite ...Sac de bébelles
Bébelle ou bebelle est issu de l’ancien français babel « petit cadeau » et babelet « jouet, bagatelle ». Il est employé sous le Régime français mais est relevé assez tardivement, vers la fin du 19e siècle, par les lexicologues. Au Québec et en Acadie, il signifie « jouet, joujou ». Il a aussi le sens métaphorique de « ce qui est sans valeur », de « futilités, inutilités ». On rencontre parfois son dérivé bebellerie. En Belgique, on relève encore l’expression enfantine faire bébelle « caresser »; en Picardie et en Normandie, bébel désigne un jouet; en Sologne, en Bretagne et dans…
Suite ...Gang bang
Le mot gang, prononcé gangue, est un calque de gang attesté en anglais dès le 14e siècle et qui revêt les valeurs d’« ensemble d’objets ou de personnes », « équipe de travailleurs », « bande, clan », ce dernier sens s’appliquant ensuite péjorativement aux malfrats. Il est introduit en français standard, au genre masculin, par l’anglo-américain gang « association de malfaiteurs organisée en bande », un usage popularisé par le cinéma : gang criminel, chef de gang, gang de rue. Par extension, il qualifie un groupe plus ou moins organisé de personnes considérées comme sans scrupules, sans morale…
Suite ...Carte de visite
« Nous sommes tous des visiteurs de ce temps et de ce lieu. Nous ne faisons que passer. Notre tâche est d’observer, d’apprendre, de grandir, d’aimer, puis de nous en retourner » (Proverbe aborigène d’Australie). Le verbe visiter vient du latin classique visitare « voir souvent », « inspecter », puis, en latin ecclésiastique, « éprouver, affliger » : visiter le péché, « soumettre (les hommes) à une épreuve pour leur salut. » Il produit le déverbal visite qui désigne l’action d’aller voir quelqu’un et de rester un certain temps en sa compagnie. Par affection, amitié, obligation, politesse : visite d’un ami,…
Suite ...Lavage de cerveau
Le mot cerveau est issu du latin cerebellum « petite cervelle », diminutif de cerebrum « cerveau ». Des correspondances avec le sanskrit, le vieil islandais, l’ancien haut allemand et le grec laissent supposer une racine indoeuropéenne commune. Il intègre le français au 11e siècle d’abord sous les formes cerveaus et cerviaus. Il désigne l’organe physique, la partie du système nerveux central logée dans la boîte crânienne, synonyme d’encéphale, et siège des fonctions sensitives, motrices et associatives : ventricules du cerveau. En pathologie, il qualifie une lésion, une sclérose, une tumeur, une commotion: rhume de…
Suite ...Âge de pierre
Le mot pierre, d’abord peddre, puis perre en français du 11e siècle, vient du latin classique petra « roche, roc », lui-même pris au grec petra de même sens. Il désigne une matière minérale généralement dure se trouvant à l’intérieur ou à la surface de l’écorce terrestre et, par métonymie, un fragment de celle-ci : carrière de pierre, bloc de pierre. Les extensions de sens procédant des usages multiples qu’en fait l’homme sont nombreuses. Lorsqu’elle est employée dans la construction : pierre de taille; ou façonnée avec une signification symbolique : pierre tombale. Lorsqu’elle sert…
Suite ...Perspectives d’avenir
Le mot avenir est un composé de venir, par agglutination du verbe advenir, qui s’affiche d’abord dans l’expression temps advenir, puis temps à venir. Comme nom commun, il désigne le temps futur, s’opposant aux temps passé et présent : proche avenir, avenir éloigné. La situation ou l’évolution d’une personne ou d’un groupe après le moment où l’on parle ou après un moment de référence : brillant avenir, aucun avenir. Les événements qui auront lieu plus tard : entrevoir l’avenir, regarder vers l’avenir. D’une façon plus ou moins calculée : projets d’avenir, plans d’avenir. Ou…
Suite ...Mine de charbon
Le mot charbon vient du latin carbo « charbon de bois, ce qui résulte de la combustion » et, dans les textes médiévaux, « charbon à usage graphique », « charbon de terre. » En français du 13e siècle, il s’écrit charbun. Il désigne le combustible de couleur noire riche en carbone, utilisé comme source de chaleur et d’énergie : brûler du charbon, chauffage au charbon. D’abord, le charbon de bois, ce résidu de la combustion incomplète du bois à l’abri de l’air, dans les meules, ou sous-produit de sa distillation, dans les fours ou les cornues.…
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