Le premier homme épousa une Américaine. Au retour de leur voyage de noces, il lui dit avec autorité qu’elle devait nettoyer la maison chaque semaine et laver la vaisselle après chaque repas sauf lorsqu’il irait acheter un baril de poulet Kentucky, soit les mardi, jeudi et samedi de chaque semaine, puisqu’ils mangeraient alors avec leurs doigts. Cela prit quelques jours, puis, un soir lorsqu’il revint à la maison, il vit que tout était nettoyé, que le repas avait été servi et que la vaisselle était propre et rangée.
Le deuxième homme épousa une Torontoise. Dès qu’ils aménagèrent ensemble, il somma sa femme de nettoyer la maison chaque jour, de préparer les repas et de laver la vaisselle. Le premier jour, il ne vit aucun résultat mais, le deuxième jour, il vit que c’était mieux. Au troisième jour, il vit que la maison avait été nettoyée, la vaisselle astiquée et qu’un délicieux repas l’attendait sur la table. Ravi, l’homme récompensa sa femme d’un bec sur la joue et se dit intérieurement que deux choses ne devaient jamais bouger de la cuisine: le poêle et une épouse.
Le troisième homme épousa une Québécoise. Après lui avoir gaillardement tapé les fesses, il lui ordonna de garder la maison propre, de lui préparer ses repas, de laver la vaisselle, de faire le lavage, de repasser ses chemises, de cirer ses souliers, de tondre le gazon et de lui amener une bière bien fraîche lorsqu’il lirait son journal dans le salon, les deux pieds sur le pouf. Le premier jour, il ne vit rien de cela. Le deuxième jour non plus. Le troisième jour, il vit dans le miroir que l’enflure noircie de son œil droit avait diminué de moitié et qu’il pouvait entrouvrir l’œil gauche. Son bras pantelant, qu’il avait levé pour se protéger des coups de bâton de baseball qu’elle lui avait assénés, était suffisamment guéri pour qu’il puisse se préparer un sandwich au beurre de peanuts et mettre son assiette sale dans le lave-vaisselle. Depuis une semaine, il peut se déplacer avec des béquilles, mais éprouve encore des difficultés à pisser…
(Source inconnue, comme le soldat)