Brins d’herbe

L’hiver, elle est balayée, abimée de vent et de neige, asséchée, gelée, déteinte; elle arrive à n’être plus rien qu’un peu d’elle-même, clairsemée, chiffonnée et salie. L’été, elle renaît, sauvage ou cultivée, fine et folle, odorante, fluviatile, marécageuse, exotique.

Herbe, herba en latin, vient d’un terme rural prélatin de la péninsule italienne. Le mot est introduit avec le sens de « plante à tige molle généralement verte dont les parties aériennes meurent chaque année »: herbes vivaces; et, en emploi singulier à valeur collective, « végétation naturelle de plantes herbacées »: touffe d’herbe.

Suivi d’un adjectif ou d’un complément, il forme le premier élément de noms composés, parfois fantaisistes, qui fournissent les appellations communes de nombreuses plantes, rappelant leur parfum, leur forme, leur couleur, leur usage: herbe à teinture, herbe aux verrues, herbe à crapaud, herbe à poux, un québécisme.

Il qualifie des plantes aux vertus médicinales, narcotiques: fumer de l’herbe; ou culinaires: fines herbes.

Il revêt des valeurs figurées: en herbe et génie en herbe désignent un jeune qui manifeste des aptitudes dans une activité; couper l’herbe sous le pied signifie « priver quelqu’un d’un avantage en le devançant ».

Devoir

Avant la classification scientifique des herbes, elles portaient souvent des noms fantaisistes, parfois burlesques, capuce de moine (aconit), cheveux d’évêque (raiponce en épi) sabot de la Vierge (ancolie vulgaire). La flore populaire abonde lorsque le générique herbe précède un adjectif ou un complément qualifiant une plante spécifique, herbe à balai (érica), herbe à bière (houblon), herbe à feu (épilobe à feuilles étroites).

Associez à son appellation commune  chacune des dix plantes suivantes: achillée millefeuille, ail, benoîte, cataire, cirse, myosotis, onagre, spirée, stellaire, zostère.

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