Goût de pacanes

« Le gibier de toutes especes y est des plus communs [à Kaskacias]. A une lieu du bourg sont les prairies ou l’on va tuer du bœuf sauvage, chevreuil et ours que les chasseurs aportent sur des chevaux. Le bois raporte toutes sortes de fruits sauvage, comme plaquemine, jasmines, prunes, paquanne, et raisains en abondance dont on en fait du vin assés bon et en quantité. » (Journal de Vaugine de Nuisement, commandant de fort en Louisiane française, 1765).

Les peuples algonquiens habitaient l’Amérique du Nord avant l’extinction des derniers mammouths il y a 12 000 ans. Ils occupaient un territoire immense partant de l’est des montagnes Rocheuses jusqu’à l’océan Atlantique, couvrant la majeure partie du Canada actuel et une bonne dizaine d’États américains. Avant l’arrivée des Blancs, ils se nourrissaient de chasse, de pêche, de la cueillette de fruits sauvages et de noix qu’ils nomment pakan, amande également connue dans d’autres langues amérindiennes : le cri pakan, l’ojibway pagan, l’abénaki pagann, le miami pakaani et le mesquakie pakâni.

D’une langue algonquienne parlée au 17et 18e siècles en Louisiane, alors sous contrôle du roi de France, le mot intègre la langue française : pécan, noix pécan et, de nos jours en Europe, plus couramment, noix de pécan. Le fruit ou drupe désigne une amande comestible, à deux lobes, recouverte d’un tégument marron, logée dans une coque oblongue, lisse et mince, se développant dans une enveloppe charnue de couleur verdâtre qui brunit avec le mûrissement. Au Québec, sa forme la plus usuelle est pacane, fruit du pacanier : pacanes entières, pacanes hachées.

Et ce fruit qui faisait partie de l’alimentation amérindienne traditionnelle trouve aujourd’hui sa place dans la gastronomie québécoise: tarte aux pacanes, barres aux pacanes, feuilletés aux noix de pacane et à la clémentine, gâteau au chocolat, à la guimauve et aux pacanes, pain aux canneberges et pacanes.

Pour vous mettre en appétit en cette saison des sucres, voyons la recette de pacanes caramélisées à l’érable et aux épices. Liste des ingrédients : 60 ml (1/4 tasse) de sirop d’érable; 5 ml (1 c. à thé) d’assaisonnement au chili; 2,5 ml (1/2 c. à thé) de poudre d’oignon; 1 ml (1/4 c. à thé) de poudre d’ail; 1 ml (1/4 c. à thé) de piment de Cayenne; 1 ml (1/4 c. à thé) de cannelle moulue; 1 ml (1/4 c. à thé) de sel. 200 g (2 tasses) de demi-pacanes. Placer la grille au centre du four. Préchauffer le four à 180 °C (350 °F). Tapisser une plaque de cuisson de papier parchemin. Dans un bol, mélanger le sirop d’érable, les épices et le sel. Ajouter les pacanes et bien mélanger pour les enrober. Répartir les pacanes sur la plaque. Cuire au four 15 minutes en remuant toutes les 5 minutes, jusqu’à ce que les pacanes soient bien grillées. Laisser refroidir. Défense de vous empiffrer avant les invités. Servir à l’apéritif ou comme accompagnement du plat principal.

 

Devoir

Quel autre mot d’origine algonquienne proche par sa forme de pacane décrit une grande martre des forêts d’Amérique du Nord à pelage brun noirâtre connue aussi sous le nom de martre pêcheuse?

Pé _ _ _

Réponse

Pékan ou pécan, espèce qui vit au Québec toute l’année.