« L’esprit, c’est comme un parachute. Ça marche mieux quand c’est ouvert. » (Dalaï-Lama le quatorzième).
Lama, l’animal, vient du quichua llama. Mot de la langue des Quechuas, peuple dépositaire de la civilisation inca précolombienne qui s’étendait, à son apogée, sur la partie occidentale de l’Amérique du Sud, le long de l’océan Pacifique et à cheval sur la cordillère des Andes.
Il passe au français par l’intermédiaire de l’espagnol llama avec différentes adaptations : glama, lhama, lahma. Acclimaté par les relations de voyage des premiers touristes, qui ont cours au 17e siècle, sa forme actuelle est enregistrée par l’Académie en 1762.
Il désigne ce ruminant du Pérou, mammifère ongulé de la famille des Camélidés, d’assez grande taille mais plus petit qu’un chameau et sans bosse, à long cou et hautes pattes, vivant dans les Andes à des altitudes élevées à l’état sauvage ou domestiqué et, par métonymie, toute étoffe confectionnée avec la toison laineuse de cet animal : poncho en laine de lama, châle en lama. Il acquiert un caractère affectif et symbolique du Nouveau monde offert par les philosophes du siècle des Lumières lors de la valorisation des civilisations amérindiennes malmenées par les conquistadores et autres civilisateurs européens. Le mot entre enfin dans le bestiaire universel lors du célèbre échange de jets de salive entre un lama et le capitaine Haddock dans la bande dessinée d’Hergé Le Temple du Soleil.
Lama, le moine bouddhiste, vient du tibétain blama, le /b/ étant muet, formé de bla « le supérieur » et ma « homme ». Dans cette langue, il désigne un prêtre bouddhiste au Tibet et chez les Mongols. Sens attesté en français dès 1629.
Il s’emploie en composition avec grand lama, « souverain spirituel du Tibet », titre qui correspond au tibétain d’Alaï lama dont le premier terme signifie « océan ». Francisé au 18e siècle, dalaï-lama décrit le personnage sacré, dignitaire ecclésiastique considéré comme l’incarnation de ses prédécesseurs, le maître spirituel et temporel du Tibet et chef suprême de la religion bouddhique. Chef aussi du gouvernement tibétain à Lhassa du 17e siècle jusqu’au milieu du 20e siècle, avant l’exil en Inde du 14e dalaï-lama, Tenzin Gyatso. Panchen-lama est le titre donné au second chef spirituel du bouddhisme tibétain, subordonné au dalaï-lama, et relevant des régions de culture tibétaine et mongole. Khambo-lama est un moine supérieur des monastères en Russie et en Mongolie.
Les dérivés, d’ordre didactique, se sont constitués aux 18e et 19e siècles. Lamaïsme, branche du bouddhisme qui prévaut principalement au Tibet et en Mongolie; lamaïste et lamaïque, relatif au lamaïsme; lamaserie, monastère où vivent les lamas.
Devoir
Volet 1 : Comment les bouddhistes nomment-ils aussi le Dalaï-lama?
Le Bou _ _ _ _ viv _ _ _ .
Volet 2 : Nommez trois cousins du lama des Andes.
Alp _ _ _ .
Gua _ _ _ _ .
Vig _ _ _ _ .
Réponse
Volet 1 : Le Bouddha vivant.
Volet 2 : Alpaga, guanaco, vigogne.