Cul sec

« Quand le puits est sec, on connaît la valeur de l’eau. »  (Benjamin Franklin, 1706-1790).

Sec s’emploie comme adjectif, adverbe et nom commun. Le mot vient du latin siccus « dépourvu d’humidité » et revêt dans cette langue quelques valeurs abstraites : « froid », « indifférent », « insensible ». La racine « sik » est aussi présente dans le sanskrit sik-ata « sable », dans divers dialectes tels le picard, le berry, le bourguignon, le normand, le provençal ainsi que dans le gaélique, langue des Gaëls, populations celtes du nord de l’Écosse.

Le français reprend et développe les acceptions du latin. Pour décrire ce qui ne contient pas d’eau, ce qui paraît aride : terrain sec. Ce qui est dépourvu d’humidité atmosphérique, de précipitations : climat sec, temps sec, saison sèche. « Ces baromètres rustiques, grains d’avoine dont les deux barbes, aussi longues que celles des crevettes-bouquet, viraient, crucifiées sur un carton, à gauche, à droite, prédisant le sec et le mouillé. » (Colette, Sido, 1929). Ce qui manque d’hydratation à propos de parties du corps : cheveux secs, gorge sèche. Ce qui qualifie l’aboutissement d’un processus d’évaporation : fourrage sec. Ou de séchage : vêtement sec, peinture sèche. Ce qui ne comporte pas l’élément liquide dont il est normalement accompagné : pierres sèches, sans mortier ni liant, panne sèche, vide d’essence, (bateau en) cale sèche, toux sèche, non accompagnée d’expectorations, régime sec, sans alcool. Le traitement destiné à la déshydratation de certains aliments pour assurer leur conservation : poisson sec, raisins secs, gâteau sec. 

Par extension, le mot désigne un objet dépourvu d’un élément : guitare sèche, sans amplificateur. Par analogie, il qualifie ce qui manque d’ampleur, de moelleux, d’onctuosité : claquement sec, voix sèche, aux sonorités tranchantes, vin sec, peu liquoreux. Ce qui s’applique à un enseignement, une doctrine, une production de l’esprit qui manque d’agrément, de charme, de fantaisie : exposé sec, prose sèche. Ce qui est dépourvu de générosité, de sensibilité, de chaleur : cœur sec, âme sèche. En particulier, ce qui dénote la mauvaise humeur, le désir de blesser : ton sec, réponse sèche.

En emploi adverbial, boire sec signifie boire de l’alcool sans y ajouter d’eau ou des glaçons. Le verbe assignant une action vive, un mouvement rapide : conduire sec, parler sec. La locution aussi sec revêt le sens de « sans hésiter. » Au figuré, à sec veut dire « dépourvu d’argent » et mettre (quelqu’un) à sec, le ruiner. Par analogie, le mot s’emploie dans diverses locutions pour décrire une personne grande et maigre : au 17e siècle, être sec comme un pendu, sec comme un échalas, un hareng, une momie.

Les dérivés et composés sont nombreux : sécheresse, sèchement, sécot et sécheron, « personne très maigre », sécher, sécherie, séchage, séchoir, sécheur, sécheuse, sèche-cheveux, sèche-linge, sèche-mains, dessécher, desséchement, desséchant, assécher asséché, assèchement.

 

Devoir

Qu’est-ce qu’un pète-sec?

  • Une personne autoritaire, qui commande sèchement.
  • Une personne dont les gaz ne sentent rien.
  • Une personne prude.

Réponse

Une personne autoritaire, prétentieuse, qui commande sèchement. Proche par le caractère de celui de Madame Bec-sec qui a joué dans la série pour enfants Le Pirate Maboule de 1958 à 1968 à la télévision de Radio-Canada. Une de mes émissions et de mes chansons préférées!

C’est le Pirate Maboule
Qui a perdu sa boule
Je sais où la retrouver
Mais j’aime mieux
Qu’il la cherche
Qu’il cherche sa boule
Le pirate Maboule.