Sparages est une création québécoise. Le mot est signalé chez nous depuis le début du 20e siècle.
Il est formé à partir du substantif anglais spar, « s’entraîner, à la boxe », lui-même issu de l’ancien français espardre, « disperser, répandre », et du suffixe -age, fort usité en français québécois: décrochage, débosselage, criage, turlutage, taxage, siphonnage, salissage, réseautage, portage, niaisage, flânage, dézonage.
Employé généralement au pluriel, le mot qualifie une manière d’agir désordonnée qui se définit par l’emploi de gestes ou de déplacements souvent excessifs. Par extension, il désigne une attitude caractérisée par des actions d’éclat, parfois excentriques, dans le but d’attirer l’attention.
L’expression faire des sparages signifie « gesticuler, faire du chichi, des simagrées ou du cabotinage ».
« Puis un beau jour tu sentiras
En-dessous d’tes pieds tourner la terre
Puis tu comprendras le chinois
Aussi bien qu’la reine d’Angleterre
Tu sauras fermer ta gueule
T’arrêteras d’faire des sparages
Pour écouter les nuages
Mais petit gars tu s’ras tout seul
Mais mon p’tit gars tu seras tout seul
Le cul su’l’bord du Cap Diamant
Les pieds dans l’eau du St-Laurent
C’est pas l’diable pour faire d’l’argent
Mais c’est bien bon pour passer l’temps. »
(Chanson, Jos Montferrand, Gilles Vigneault, 1960)
Devoir
Si le français québécois a formé sparages à partir de l’anglais to spar, quel mot issu de ce même verbe le français standard a-t-il emprunté?
Réponse
Sparring-partner, partenaire d’entraînement dans les sports de combat, notamment en boxe. En anglais, le mot ne prend pas de trait d’union.
