PREMIER NIVEAU
Le mot lecture est emprunté au latin médiéval lectura « fait de lire », « étude, érudition, commentaire juridique ». Les premières attestations réalisent le sens de « récit, enseignement » et la spécialisation religieuse de « texte liturgique » lu ou chanté: lecture de l’office. Le sens courant d’« action de prendre connaissance d’un texte en le lisant pour soi, pour l’instruction ou le plaisir », est attesté depuis le 16e siècle: salle de lecture, goût de la lecture. Par métonymie, il désigne « ce qu’on lit », des livres, des journaux, des revues, des documents. Par extension, il prend le sens de déchiffrer: lecture d’une carte; interpréter un texte: niveaux de lecture; l’apprentissage d’une méthode de lecture: lecture rapide; l’action de lire quelque chose à haute voix, notamment, la délibération d’une assemblée législative sur un projet de loi: première lecture, seconde lecture. En relation avec lecteur, il a développé les sens techniques de première phase de la reproduction de sons enregistrés: tête de lecture; analyse de l’image ligne par ligne: lecture électrique; et procédé optique de reconnaissance d’informations enregistrées sous forme graphique: lecture optique.
DEUXIÈME NIVEAU
Gouvernants et médias ne cessent de tirer la sonnette d’alarme. Les francophones ne lisent plus. Les enfants et les adolescents, en particulier, ne connaissent plus les joies de la lecture. Mais pourquoi alors y a-t-il tant de livres dans les librairies et chez ces « ordonnateurs de l’univers » que sont les bibliothécaires? Le mot lui-même a connu, ces dernières années, un succès grandissant. Chipé au vocabulaire des sciences humaines, il développe un sens nouveau, substitut plus intellectualisé d’« interprétation ». Lire signifie désormais « comprendre, saisir le sens »: lecture des comportements, lecture des institutions, avoir un ton, une lecture, un degré de compréhension des choses.
TROISIÈME NIVEAU
La lecture prolonge une mémoire datant, parfois, des origines de l’humanité. Elle préserve une pensée bien après que son auteur eut cessé d’exister. Elle rend possible une conversation à travers le temps mais aussi à travers l’espace et le pouvoir de nous communiquer silencieusement les propos des absents. Elle franchit, par la traduction, la barrière des langues. La signification d’un texte est amplifiée par les capacités et les désirs du lecteur puisque, quiconque peut lire une phrase, a la possibilité d’y réfléchir, d’agir sur elle, et de lui donner une valeur nouvelle. La culture, issue de l’acte de lire, est lenteur et la transmission du sens va à ce rythme.
Devoir
Nom commun apparu au moment de la Seconde Guerre mondiale avec le sens d’« action de lire les manuscrits dans une maison d’édition ». Vers 1970, il désigne la « charge de lecteur dans une université » puis, récemment, l’« ensemble des lecteurs d’une publication ». De quel mot s’agit-il?
Réponse
Lectorat.