Placoter un peu, beaucoup, passionnément

Le verbe placoter est formé avec le suffixe -oter à valeur diminutive ou fréquentative. Comme grignoter, siffloter, tapoter, trembloter, baisoter.

Il est le résultat, par métathèse, d’une inversion des consonnes [k] et [p] de clapoter/placoter. Sans doute pour l’association des sens de « patauger » et de « bavarder » dans les langues romanes.

Le verbe est usuel au Canada français. Vers 1900, il revêt le sens vieilli de « s’agiter », « remuer ou marcher dans une matière liquide » et « s’occuper à de menues besognes, passer son temps à des riens ».

De nos jours, il signifie familièrement « causer, potiner »: « Des femmes, ça parle. Si elle se met à placoter, je t’avertis, les gars vont la sortir » (Roger Lemelin, Les Plouffe, 1948). Mais aussi « médire, parler de façon indiscrète »: placoter contre quelqu’un.

Le dérivé placotage est synonyme de « paroles inutiles » mais aussi de « propos malveillants ». Placoteur ou placoteux est utilisé comme adjectif ou substantif avec le sens de « moulin à paroles ». Placottoir, un néologisme, est la traduction de l’anglais parklet, un concept né à San Francisco en 2010. À Montréal, les mois d’été, le mot désigne un espace public de détente et de rencontre composé d’une plateforme temporaire placée au niveau du trottoir qui intègre du mobilier et de la végétation.

Devoir

La métathèse est l’inversion de phonèmes ou de syllabes dans un mot, liée parfois à une simple erreur de lecture, qui conduit à un changement, parfois permanent, de sa prononciation. Pensez à hypnotisé prononcé i-nop-ti-sé, rémunéré prononcé ré-nu-mé-ré, infarctus prononcé in-frak-tus.

Trouvez dix mots dont la forme originale a été modifiée par métathèse.

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