Sauvage représente l’aboutissement du bas latin salvaticus, altération par assimilation vocalique du latin classique silvaticus « fait pour la forêt », dérivé de silva « forêt, bois ». Du 11e au 16e siècle, le mot s’écrit salvage, salvaige et saulvage.
Il décrit ce qui se trouve à l’état naturel, primitif, ce qui n’a pas été modifié par l’être humain. Les animaux qui vivent en liberté, non domestiqués: cheval sauvage. Les populations considérées comme peu civilisées: hommes sauvages. Les plantes qui poussent et se développent naturellement sans être cultivées: fruits sauvages. Les lieux que la présence ou l’action humaine n’a pas marqués: région sauvage.
Sur le plan moral, il désigne un mode de vie solitaire, asocial: caractère sauvage. Ce qui apparaît comme inhumain: crime sauvage. Une nature rude, grossière ou brutale: air sauvage. Ce qui surgit de façon anarchique, indépendamment des règles: grève sauvage. Les conduites individuelles ou collectives qui rompent avec les conventions admises: affichage sauvage.
Aux 17e et 18e siècle, les Sauvages désignent essentiellement les Amérindiens du Canada. Terme dépréciatif au même titre que Peau-Rouge. Maudits sauvages est une injure raciste. Contraire à bon sauvage, vivant dans la nature, éloigné de la civilisation, mythe attribué à Jean-Jacques Rousseau: « L’homme naît bon, c’est la société qui le déprave ».
En français québécois, le mot forme des locutions relatives aux us et coutumes des Amérindiens: traîne sauvage, « traîneau sans patins fait de planches minces recourbées à l’avant », chat sauvage, « raton-laveur », viande sauvage, « viande de gibier ».
Parmi les dérivés figurent sauvagement, sauvagine, sauvagin, sauvageon, sauvagesse, sauvagerie et ensauvager.
Devoir
En français québécois, que signifie les expressions suivantes formées avec le mot sauvage?
| Expression | Signification |
| Attendre la visite des Sauvages | |
| S’asseoir en sauvage | |
| Partir en sauvage |
Réponse
| Expression | Signification |
| Attendre la visite des Sauvages | Attendre la naissance d’un enfant |
| S’asseoir en sauvage | S’asseoir en tailleur |
| Partir en sauvage | Partir sans saluer personne |
Dans le folklore canadien-français relatif à la naissance, le « Sauvage » est un personnage imaginaire censé apporter les nouveau-nés dans les familles. On lui attribuait la responsabilité des cris de la femme en couches ou de son alitement après l’accouchement.
