Coup de fatigue

Fatiguer est emprunté au latin classique fatigare, « épuiser, harasser » qui, en latin impérial, développe le sens de « vexer, importuner ».

En français, le verbe signifie « diminuer les forces » (d’un organisme, d’un organe) en lui faisant fournir des efforts excessifs: fatiguer la voix; et, par analogie, « peiner, forcer », en parlant de mécanismes: fatiguer le moteur.

Il reprend le sens latin de « rebuter par l’ennui »: fatiguer les téléspectateurs. En agriculture, fatiguer la terre signifie « retourner la terre en la travaillant ou en l’épuisant par la culture répétée d’une même plante ».

Fatigue a subi une évolution parallèle au verbe, désignant l’état qui résulte d’un effort excessif et qui se traduit par une diminution du pouvoir fonctionnel: sentiment de fatigue. De nos jours, le mot s’est considérablement médicalisé devenant, comme le stress, une maladie de société: fatigue nerveuse, mort de fatigue.

Le verbe a fourni le composé défatiguer, « dissiper la fatigue », fatigant, fatigable, fatigabilité, infatigabilité, infatigablement, infatigable, qui est passé de l’idée de force inépuisable à celle d’activité soutenue, qui ne faiblit pas. Fatigué signifie « malade » dans le Sud de la France et le Nord de l’Afrique.

 

Devoir

Fatiguer la salade signifie « la remuer pour y mêler l’assaisonnement ». En France et ailleurs dans la francophonie, le choix des verbes pour décrire ce geste familier est vaste. Amateurs de laitue, batavia, chicorée, frisée, romaine et scarole, sauriez-vous nommer… dix de ces verbes?

Réponse

Touiller, tourner, retourner, brasser, mélanger, remuer, mêler, ensaucer, malaxer, mouer, préparer, soulever, terbouler, trévirer, qui se dit en Acadie, et virer.

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