Hasard représente un emprunt à l’arabe az-zahr, « jeu de dés », par l’intermédiaire de l’espagnol azar. Le /h/ est ajouté au 13e siècle, les mots à initiale vocalique d’origine étrangère, étant régulièrement reproduits avec cette consonne en français du Moyen Âge.
Le mot évoque un jeu où le vainqueur est désigné à l’issue d’une série de coups aléatoires, où le calcul, l’habileté n’ont aucune part: jeux de hasard (pile ou face, roulette, baccara, loterie).
Il prend le sens figuré de « circonstance périlleuse »: hasards de la guerre; puis s’étend à « événement fortuit »: heureux hasard. Comme sort et fortune, il s’emploie pour « ce qui arrive sans raison explicable »: effet du hasard; qui s’applique, en sciences, à « ce qui relève du domaine de la probabilité »: lois du hasard.
De l’idée de « fortuit » vient un ensemble de locutions: au hasard « sans direction déterminée », à tout hasard, « quoi qu’il puisse arriver », « dans l’attente de toute espèce d’événements possibles », par hasard « accidentellement », au hasard de, « sans évolution prévisible ».
Les dérivés hasarder, se hasarder, hasardeux, hasardeusement sont usuels, sauf hasardisation, « méthode de sélection au hasard ».
Devoir
Outre le fait qu’ils commencent tous par un /a/, qu’ont en commun les mots suivants : alambic, alcool, alcôve, algèbre, algorithme et amiral?
Réponse
Ce sont tous des emprunts à la langue arabe. Dans alambic, alcool, alcôve, algèbre et algorithme, la présence de la syllabe al- au début du mot n’est autre que l’article défini al signifiant « le, la » en arabe. L’exemple d’amiral est plus trompeur car ce n’est pas au début mais à la fin du mot français qu’il faut chercher l’article. L’expression arabe amir al (bahr) « prince de la mer » a été tronquée en français pour devenir amiral, sans pitié pour le sens puisqu’elle signifie, mot à mot, « prince de la ».