Ligne de départ

L’emploi du verbe départir, au sens ancien de « partager, faire le départ entre deux choses, distinguer nettement », s’est progressivement restreint puis est sorti d’usage au profit de répartir et départager.

Le sens de « se séparer d’un lieu », « s’en aller » ne survit que dans le déverbal départ qui est devenu le nom d’action correspondant à partir, créant une anomalie morphosémantique.

Le mot exprimant le « fait ou le moment de partir » est entré dans quelques locutions usuelles: heure du départ, préparatifs de départ, être sur son départ, « prêt à partir », départ à la retraite. Par abstraction, il se rapporte, dans un contexte professionnel, au fait de quitter un emploi, une situation: départ d’une gestionnaire.

« Si je partais sans me retourner, je me perdrais bientôt de vue. »
(Jean Tardieu, Comme ceci comme cela, Paris, Gallimard, 1979)

Par métonymie, il désigne le lieu d’où l’on part, le « départ » des grandes lignes dans une gare, l’embarquement. Il développe une spécialité en sports: prendre le départ, ligne de départ, faux départ. Il exprime le sens temporel de « commencement d’une action, d’un processus, d’un mouvement »: au départ, conditions de départ, point de départ.

 

Devoir

Si départ n’est plus senti comme lié à départir, il en va de même pour l’autre dérivé important de ce verbe. Quel est ce dérivé?

Réponse

Département. Ce mot a longtemps tenu lieu de nom d’action au verbe départir au sens de « parties dispersées ». Il a pris le sens de « partie de l’administration attribuée à un ministre, attributions reçues en partage », puis le sens courant de « division administrative », acquérant sa valeur terminologique actuelle sous la Révolution française. Il doit à l’anglais son sens de « unité administrative responsable d’un certain type de documents dans une bibliothèque ».

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