La robe rose

L’hôpital où je travaille dispose de nombreuses pièces parmi lesquelles un hall d’entrée, des salles d’examen, des salles d’opération, des salles de repos, des salles d’attente, des salles de formation, des salles de réunion, des salles mécaniques, des bureaux de médecins, des chambres comme à l’hôtel, les deux substantifs, hôtel et hôpital dérivant du même étymon latin, hospitalis, qui a aussi donné hôte, une clinique externe, une cafétéria, des toilettes, une morgue et un local tenu par des bénévoles.

Le personnel œuvrant dans ce local, des personnes âgées en général, recueille entre autres des vêtements destinés aux patients arrivés tout nus par ambulance ou aux itinérants reçus à l’Urgence dont les vêtements ont été jetés et qui ont besoin de renouveler leur garde-robe.

Les dons proviennent parfois des employés. L’un de ceux-ci ayant perdu sa mère à un âge avancé, a fait don de la robe rose qu’elle portait à son voyage de noce et qu’elle avait conservée, durant 50 ans, comme souvenir, dans une housse transparente. Telle ne fut pas la surprise de l’employé, un mois plus tard, d’apercevoir ladite robe à l’air rétro portée par une jeune femme qui s’apprêtait à quitter l’hôpital et à qui elle allait comme un gant.

Que disait déjà le slogan publicitaire livré à la télé par la chanteuse Isabelle Boulay qui se préparait à offrir sa robe de jeune première à l’organisme Renaissance, un centre qui recueille les vêtements usagés: « Pour donner aux objets une deuxième vie et aux gens une deuxième chance. »

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