Passer le mot

Mot est issu du latin populaire mottum, altération de muttum « grognement », dérivé de muttire, signifiant « incapable d’émettre un autre son que mu »; une onomatopée qui fait penser, par la forme et par le son, au meuh de la vache.

À l’origine, il s’emploie en tournure négative avec le sens de « ne pas émettre un son » ou pour exprimer le silence volontaire: ne dire mot. Il développe parallèlement diverses acceptions opposées: celle de « discours, parole », dire deux mots à quelqu’un; de « message », mot de passe; de « billet », écrire un mot; d’« énoncé », se donner le mot.

La valeur courante d’« élément signifiant autonome et désignatif du langage », qui entre directement dans la production de la phrase, devient dominant dans la lexicographie classique: mot simple, mot composé, mot technique, gros mots comme ceux du capitaine Haddock, premiers mots.

Il est très productif en locutions: mot à mot, en un mot, chercher ses mots, jeu de mots, ne pas mâcher ses mots, c’est votre dernier mot. L’expression mots croisés, qui succède à mots en croix, est calquée sur l’anglais cross-words puzzle diffusée aux États-Unis. L’interjection familière motus « pas un mot » sert souvent à renforcer la locution bouche cousue de même sens: motus et bouche cousue.

 

Devoir

L’adjectif latin mutus servait à qualifier les animaux au langage inarticulé. Il prit bientôt le sens de « qui ne sait pas ou ne peut pas parler », aboutissant à quel mot savant de même sens en français?

Réponse

Mutisme. Par ailleurs, l’ancien français mu a produit muet.

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