Homo erectus

Pas le meilleur roman de Tonino Benacquista mais, c’est pas grave, je l’aime bien quand même.

C’est l’histoire, comprends-tu, de trois gars qui se rencontrent lors d’une réunion où se rassemblent plein d’hommes victimes d’expériences sentimentales extravagantes. Yves, le poseur de vitres, est trompé par sa femme la veille de son mariage alors qu’ils auraient pu vivre la vie trépidante d’un couple de banlieue, Terrebonne, par exemple. Après sa rupture, il décide de liquider toutes ses épargnes (pour l’achat d’une maison) en couchant avec les plus belles et les plus chères prostituées de Paris. Philippe, un philosophe imbu de ses propres raisonnements, attire dans son giron un mannequin-vedette mais regrette tout de même sa Juliette, la seule femme qu’il ait vraiment aimée et qui l’a quitté sans doute parce qu’elle était tannée de l’écouter parler. Denis, un employé de restaurant plutôt joli garçon, fait fuir toutes les filles et pense qu’on lui a jeté un sort. En voici des petits bouts:

(Quand Yves surprend sa femme qui le trompe avec un danseur de club)
Des caresses qu’Yves prenait pour des dons de sa femme à l’homme qu’elle aimait.

(Quand Denis, après une énième déconvenue sentimentale, lutte pour ne pas s’éteindre complètement)
Porté par un regain d’énergie, il arrachait son pyjama comme une peau morte.

(Quand Philippe fait son frais auprès de Mia, le mannequin-vedette, qui l’invite à prendre un verre un jeudi, pour lui exprimer qu’il est aussi occupé qu’elle qui parcourt le monde deux fois dans la même semaine.
Le jeudi, je ne suis jamais libre avant minuit.
(Ferme ta gueule, aurait dit Patrick Huard dans l’un de ses célèbres monologues, car cette répartie suicidaire lui fera perdre une belle occasion de coucher avec elle. Fortuné, Il va se reprendre et baisé comme une bête avec Mia jusqu’à ce que leur relation se termine dans la suite Anatra de l’hôtel Watu sur la presqu’île de Nusa Dua durant un tsunami.)

(Quand Kris, une prostituée, s’éprend d’Yves et lui offre de vivre avec elle. Yves pense qu’elle veut qu’il devienne son maquereau)
Qui t’oblige à employer un mot pareil? J’ai besoin de penser à un homme quand je pars travailler, j’ai besoin de savoir qu’il sera là le soir, qu’il pansera mes plaies, celles qui se voient et les autres.

(Quand après 5 ans de disette, Denis couche avec Marie-Jeanne, une jeune femme étrange qui s’est installée chez lui à son corps défendant, au pire de sa dépression).
Denis s’était assoupi, les mains agrippées à ses fesses, le visage fourré entre ses cuisses, son odeur pour tout oxygène, ses hanches comme seule amarre.

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