1.34 $ le litre

L’essence est chère. Plus encore les weekends. Dans les années 70, le combat féministe avait conduit les Québécoises à brûler leur soutien-gorge. Cinquante ans plus tard, prenant exemple sur elles, tous les automobilistes du monde, approximativement un milliard, devraient en finir avec leur dépendance énergétique.

Les Allemands l’avaient compris durant la Seconde Guerre mondiale. À défaut de disposer de ressources suffisantes en pétrole, leurs savants ont développé des carburants synthétiques produits à base de charbon qui se trouvait en abondance sur leur territoire.

Une essence de synthèse peut être obtenue à partir de toute matière organique. Des biocarburants biodégradables. Le bois, le foin, les algues, les feuilles mortes qui, à l’automne, se ramassent à la pelle comme chantait Yves Montand. Par fermentation, la canne à sucre, la betterave, le maïs, le blé, les champignons; en somme tous les produits alimentaires issus des cultures agricoles ou de leur transformation industrielle. Ainsi que leurs déchets. À la maison, les restes de table: carcasses de poulet, épluchures de patates, pelures d’oignons, flocons de céréales mous au fond de la boîte, mottons de pâtés chinois, croutes de tourtières, lait caillé, crème surie.

Et les déjections humaines, l’« or brun ». Chaque humain produit par année 500 litres d’urine et 50 kilogrammes d’excréments. Convertis en biogaz, ils peuvent agir comme matière énergétique « renouvelable » alimentant les véhicules. Le carburant du futur.

Le Biobus, au Royaume-Uni, fonctionne déjà ainsi, à partir des excréments humains relâchés dans les égouts. La Suède et la Norvège font rouler des autobus au biogaz depuis des années. Le constructeur Volvo a même annoncé qu’il mettrait fin à la production de voitures équipées d’un moteur à combustion dès 2019.

Dans un avenir rapproché, chaque foyer pourrait fabriquer son propre carburant, à l’aide d’un alambic, d’un blender ou d’une toilette recyclant le pipi et le caca en biogaz. Comme dans le film Retour vers le futur, quand le Dr Emmett Brown dit Doc, remplace le plutonium du réacteur nucléaire de sa DeLorean par un combustible aussi abondant que des pelures de bananes.

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