À bout portant

« Boutez les Anglais hors de France » (Jeanne d’Arc). Bouter est issu du francique botan, « pousser, frapper ». La dérivation du verbe n’a pas souffert de sa disparition. Exceptionnellement abondante, elle s’explique par les développements sémantiques originaux de plusieurs dérivés.

Le plus important est le déverbal bout qui a perdu le sens dynamique de « coup ». Sa signification moderne correspond à la valeur d’« extrémité d’un objet ». Dans l’usage général, il a donné une phraséologie riche en locutions adverbiales: à tout bout de champ, à bout de souffle, bout à bout, prendre par le bon bout, c’est le bout du monde, être au bout du rouleau, venir à bout, jusqu’au bout.

Plusieurs mots préfixés sont formés avec bout, aboutir, aboutissement, emboutir, emboutissoir, emboutisseur, emboutissage, embout, embouter. L’adverbe debout résulte de l’agglutination de la locution de bout, attestée au 12^e siècle.

D’autres dérivés suffixés et mots composés réalisent les différentes acceptions du verbe: boutoir, désignant le groin du sanglier et dont l’expression coup de boutoir s’est répandue avec l’idée de « coup violent », bouture, boutade, boutonneux, débouter, déboutonnage, abouter, rabouter.

Jadis, au Québec, un rabouteur était une sorte de guérisseur qui remettait en place, par des moyens empiriques, les membres foulés, luxés ou démis.

Devoir

Trouvez trois dérivés du verbe bouter formés d’un trait d’union d’après leur définition.

Réponse