Aller clopin-clopant

La locution adverbiale clopin-clopant, du type cahin-caha et couci-couça, est une formation attestée à l’époque classique par Jean de La Fontaine.

Elle est issue de clopin, un dérivé de l’ancien français clop, qui provient du latin cloppus signifiant « boiteux », et qui est demeuré sous la forme cliopin en jersiais, un dialecte normand parlé sur l’île de Jersey. Le second élément est le participe présent du verbe cloper attesté en 1534 par Rabelais dans son roman Gargantua.

L’expression signifie d’abord « en boitant, en tirant la jambe », puis, par extension, « dans un état souffreteux », et, au figuré, « de manière indécise ».

Si clop a disparu, son dérivé clopiner, d’abord clopigner, « marcher avec peine », a supplanté, à partir du 14e siècle, cloper, un verbe moins expressif. Clopinement « fait de boiter légèrement » et clopinard « personne sans domicile et sans travail qui vit de mendicité dans les villes » sont des dérivés qui sont rarement employés de nos jours mais éclopé « qui marche avec difficulté, estropié », est toujours en usage. Clampin et l’altération de clopin. Il a repris le sens de « lent, paresseux », spécialisé dans l’argot militaire en « traînard ».

Jusqu’en 1932 clopin-clopant s’écrivait sans trait d’union.

 

Devoir

Au 17e siècle, Jean de La Fontaine présente souvent dans ses Fables des évocations pittoresques et concises du monde animal, transpositions plaisantes de la société humaine et de ses travers. La vérité comique de ce langage s’appuie sur une versification originale et souple (vers irréguliers) et lui vaut un succès éclatant qui ne s’est, d’ailleurs, jamais démenti. Dans le tableau suivant, les vers de la colonne de gauche sont extraits de quelle fable de La Fontaine?

  • L’Araignée et l’Hirondelle
  • La fille
  • Le Mal marié
  • La Jeune veuve
  • L’Aigle et la Pie

 

Vers Fable
Caquet-bon-bec, ma mie : adieu, je n’ai que faire

D’une babillarde à ma cour.

Caracolant, frisant l’air et les eaux

Elle me prend mes mouches à ma porte.

La belle se sut gré de tous ces sentiments

L’âge la fit déchoir : adieux tous les amants.

Ma fille, lui dit-il, c’est trop verser de larmes

Qu’a besoin le défunt que vous noyiez vos charmes?

J’ai vu beaucoup d’hymens

Aucuns d’eux ne me tentent.

Réponse

 

Vers Fable
Caquet-bon-bec, ma mie : adieu, je n’ai que faire

D’une babillarde à ma cour.

L’Aigle et la pie
Caracolant, frisant l’air et les eaux

Elle me prend mes mouches à ma porte.

L’Araignée et l’Hirondelle
La belle se sut gré de tous ces sentiments

L’âge la fit déchoir : adieux tous les amants.

La fille
Ma fille, lui dit-il, c’est trop verser de larmes

Qu’a besoin le défunt que vous noyiez vos charmes?

La Jeune veuve
J’ai vu beaucoup d’hymens

Aucuns d’eux ne me tentent.

Le Mal marié