Tenir en haleine

Le verbe haleiner ou halener est issu du latin populaire alenare, altération du latin classique anhelare « respirer difficilement, exhaler ». Le h initial vient d’une réfection orthographique, d’après le latin halare « souffler ». Il conserve ces valeurs en français y ajoutant celles de « prendre l’odeur » (de la proie) en parlant des chiens à la chasse et, au figuré, « deviner, flairer ».

Son principal dérivé est haleine, déverbal attesté d’abord sous la forme aleine au 11e siècle. Le mot décrit l’air, souvent odorant, qui sort des poumons au moment de l’expiration : haleine fraîche, mauvaise haleine. Puis les deux phases de la respiration, l’inspiration et l’expiration : retenir son haleine, « s’arrêter volontairement de respirer »; perdre haleine, « ne plus pouvoir respirer à la suite d’un effort trop soutenu »; hors d’haleine, « à bout de souffle ».

Au figuré, reprendre haleine signifie « se reposer pour refaire ses forces. » D’autres locutions déterminent l’intervalle entre deux respirations : longue haleine, puis travail de longue haleine, lequel exige beaucoup de temps et d’efforts. En haleine a le sens d’« en exercice, en train »; tenir quelqu’un en haleine, « maintenir son attention en éveil, spécialement le garder dans un état d’incertitude, d’attente. »

Par analogie, le mot décrit l’émanation qui se dégage de l’air, de la fumée, de la vapeur: « La misère des villes a partout la même haleine de fricot et de latrines ». (François Mauriac, La Pharisienne, 1941).

Littéraire, haleinée ou halenée décrit une bouffée d’air expirée par la bouche, spécialement lorsqu’elle a une odeur caractéristique : halenée d’alcool. 

 

Devoir

Quel autre verbe proche d’haleiner et issu du même étymon latin que lui signifie « avoir une respiration précipitée et bruyante », « émettre un souffle saccadé et rythmé », état physique provoqué spécialement par les plaisirs charnels?

Ha _ _ _ _ _

Réponse

Haleter qui a fourni halètement. « […] seule, sa poitrine haletait, comme un soufflet de forge. » (Romain Rolland, Jean Christophe – La Révolte, 1907).