Bara gwin

Le breton, langue d’origine celtique, a été revivifié dans l’ouest de la France à partir des îles Britanniques au 5e et 6e siècles par des populations chassées d’Angleterre après les invasions des Angles, des Saxons, des Jutes et des Frisons.

Baragouin est un composé des mots bretons bara, gwin, proche de bread, wine, pain, vin. Le mot se répand après la réunion de la (petite) Bretagne à la France comme terme d’injure xénophobe à l’endroit des pèlerins bretons qui, entrant dans les auberges françaises pour faire connaître leur faim et leur soif, réclamaient bara, gwin, « du pain, du vin », propos incompris et raillés par les natifs.

Rabelais lui donne le sens de « personne parlant un langage incompréhensible » et, par métonymie, « langue barbare ». Par extension, il prend son sens actuel de « langage incorrect », où les sons des mots sont tellement altérés qu’il devient inintelligible.

Baragouiner signifie « parler une langue incompréhensible » du point de vue de ceux qui ne la comprennent pas, « parler une langue en l’estropiant, prononcer mal, confusément, en faisant de nombreuses fautes par rapport à l’usage ». Baragouinage est l’action de baragouiner et baragouineur la personne qui baragouine.

 

Devoir

Comme baragouin pour les Bretons, quel autre mot, avec le même sens de « langage incompréhensible », a été appliqué en France aux Auvergnats comme sobriquet ethnique par dérision de leur chuintement phonétique?

Ch _ _ _ _ _ a

Réponse

Charabia, dérivé du provençal charra « faire conversation », issu du radical onomatopéique tcharr- « bruit confus de paroles », élargi par une finale exprimant l’embarras et le bégaiement. En français, le mot s’est appliqué au « patois des Auvergnats », à cause de leur prononciation palatisée du /s/, lui conférant une articulation chuintante interprétée comme un /ch-/. Par généralisation, il a pris le sens moderne de « langage, style incompréhensible et incorrect », « langage spécialisé, technique, difficilement accessible ».