Bon an, mal an

An, du latin annus, est autochtone de l’Italie, proche de l’osque akenei et de l’ombrien aenu.

Il désigne une période de douze mois. Il donne lieu à plusieurs locutions qui marquent le temps: jour de l’an, premier de l’an, bon an mal an, le poids des ans, une fois l’an.

Le dérivé année, plus moderne, remplace le mot dans de nombreux emplois antérieurs: année sainte, année civile, année scolaire, d’année en année. Une année-lumière est une unité de mesure en astronomie. Bonne année est une formule de souhait qui s’est substituée à bon an au 18e siècle. Toutefois, nouvel an résiste encore à nouvelle année.

Annal s’emploie en droit pour « ce qui dure un an ». Annalité équivaut à annualité, « caractère de ce qui est annuel ». Le composé suranné signifie « vieillot » par son sens premier « qui a plus d’un an ».

L’adverbe annuellement et l’adjectif annuel se disent de « ce qui a lieu, ce qui revient chaque année »: plante annuelle. Du sens botanique viennent les préfixés bisannuel et trisannuel. Une annuité est une rente à payer annuellement. Un annuaire est un ouvrage publié chaque année.

 

Devoir

Quelle expression québécoise signifie « s’en moquer éperdument »?

Réponse

S’en ficher (s’en foutre) comme de l’an quarante. L’expression est aussi connue en France; elle aurait été utilisée par les royalistes en 1792 qui disaient, par dérision, que l’an quarante de la République ne viendrait jamais. En Nouvelle-France, l’an 1740 verrait s’accomplir des événements terribles selon une prédiction. Or, rien ne se passa et l’on s’en moqua comme d’une autre prédiction de fin du monde annoncée pour l’an 1840 alors que le Québec et l’Ontario étaient réunis en une seule province.

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