Bourré de complexes

« Il faut une personnalité complexe pour vivre en toute simplicité dans un monde rempli d’ambigüités. »

Complexe vient du latin complexus « fait d’éléments imbriqués », participe passé adjectivé de complecti « contenir. » À compter du 14siècle, le mot désigne, comme adjectif ou substantif, un composé d’éléments hétérogènes qui entretiennent des rapports nombreux, diversifiés, difficiles à saisir par l’esprit, et présentant souvent des aspects différents : personnalité complexe, œuvre complexe, problème complexe, caractère complexe, relation complexe, nature complexe, système complexe. Sens tendant, dans l’usage courant, à se rapprocher de compliqué.

Plus spécifiquement, il décrit un ensemble de composants divers, parfois abstraits, qui, par suite de leur interdépendance, constituent un tout plus ou moins cohérent. Le mot, suivi d’un adjectif, indiquant la finalité ou l’affectation de l’ensemble : complexe hôtelier, complexe pétrolier, complexe universitaire, complexe aérospatial, complexe climatique, complexe stratégique, complexe portuaire, développé dans un grand port en liaison avec son trafic maritime.

Il reçoit des acceptions spéciales en logique, en physiologie, en pathologie, en biologie, en chimie, en économie, en architecture, en psychologie, en linguistique : sujet complexe, attribut complexe, « qui comporte plusieurs compléments », phrase complexe « qui comprend plusieurs propositions ». En mathématiques : nombre complexe, « nombre algébrique, vectoriel ou exponentiel utilisé pour résoudre des équations élaborées. » En psychanalyse : emprunté à l’allemand Komplex, « ensemble des représentations et des souvenirs à forte valeur affective, contradictoires, partiellement ou totalement inconscients, souvent acquis dès l’enfance, et qui conditionnent en partie le comportement humain » : complexe d’infériorité, complexe de supériorité, complexe de culpabilité, complexe d’autopunition, complexe de castration, complexe d’échec, complexe de sevrage. Valeurs exprimées dans des expressions décrivant des troubles de caractère, des inquiétudes, une attirance plus ou moins obsessionnelle pour quelque chose ou de la timidité : avoir des complexes, théorie des complexes, être bourré de complexes.

Le dérivé le plus usuel est complexité, « état, caractère de ce qui est complexe ». Viennent aussi complexé, ée, complexer, « donner des complexes, un sentiment d’infériorité à quelqu’un », décomplexer. En botanique, complexif qualifie une fleur dont les pétales se superposent; il produit complexifier « rendre complexe » et complexification. En mécanique, complexage décrit un procédé permettant l’assemblage adhésif de deux matériaux et complexeuse, l’appareil utilisé durant cette opération. En psychologie, complexuel signifie « relatif à un complexe, à une structuration mentale et affective spécifique. » L’adverbe complexement, « d’une manière difficile à saisir » n’est plus guère usité : « L’insistance avec laquelle M. de Charlus revenait toujours sur le sujet (…) avait quelque chose d’assez complexement pénible. » (Marcel Proust, La Prisonnière, 1922).

 

Devoir

Théorisé par Sigmund Freud, le concept psychanalytique du complexe d’Œdipe décrit l’attachement érotique de l’enfant au parent du sexe opposé. Associez les complexes suivants à leur définition : Complexe d’Aristote, Complexe d’Icare, Complexe de Caïn, Complexe de Diane.

Comportement d’une personne excessivement ambitieuse.  
Jalousie voir haine excessive d’un enfant envers son cadet.  
Refus de la féminité et de la sexualité.  
Tendance à se sentir meilleur que les autres.  

Réponse

 

Comportement d’une personne excessivement ambitieuse. Complexe d’Icare
Jalousie voir haine excessive d’un enfant envers son cadet. Complexe de Caïn
Refus de la féminité et de la sexualité. Complexe de Diane
Tendance à se sentir meilleur que les autres. Complexe d’Aristote

Certains des traits propres au complexe d’Icare sont le narcissisme et une obsession par rapport à l’adolescence perpétuelle et à l’immortalité.

Le complexe de Caïn désigne également quelqu’un jaloux de toute personne pouvant être son rival, que ce soit dans le domaine affectif, social ou professionnel.

Par référence à Diane, la déesse de la chasse dans la mythologie romaine, le complexe de Diane réfère au mépris qu’éprouvent des petites filles pour leur propre sexe qu’elles croient inférieur au sexe masculin. Adultes, elles développeront un comportement masculin.

Fondamentalement, le complexe d’Aristote correspond aux personnes qui croient avoir toujours raison.