Faire languir

Le verbe languir vient du latin tardif languire, altération du latin classique languere « abattu, nonchalant, mou », d’une racine indoeuropéenne exprimant le relâchement que l’on retrouve aussi dans lâcher et laisser.

En français, il conserve ce sens vieilli d’« état d’abattement prolongé affaiblissant le corps et l’esprit »: languir de chagrin. Il signifie « manquer d’animation, d’entrain, de vigueur », en parlant d’une chose, d’une œuvre de l’esprit: la conversation languit; « rester dans une situation pénible »: languir en exil: « attendre avec impatience, ressentir péniblement l’absence de quelqu’un »: faire languir, se languir. Il s’emploie spécialement pour « souffrir les tourments d’une passion insatisfaite »: languir d’amour.

Le mot langueur, issu du même étymon latin, traduit aussi un état de faiblesse, d’abattement, de lassitude, l’inactivité, la mollesse, une mélancolie douce et rêveuse, une tristesse vague, spécialement due à l’exultation amoureuse et s’exprimant dans l’attitude et les regards.

Ces emplois d’usage soutenu sont repris par le participe présent adjectivé languissant, « qui est abattu, anémié, qui manque de force », languide, de même sens mais plus littéraire, l’adverbe languissamment, les dérivés langoureux et langoureusement, les préfixés alanguir, « rendre languissant », « rendre amoureux », alangui et alanguissement.

Devoir

La racine latine lag(u), qui évoque l’idée de relâchement, est représentée par le verbe languere « être affaissé » et l’adjectif laxus « relâché ». Sur laxus, le français a formé deux mots savants au 20^e siècle. Quels sont-ils d’après leur définition?

Réponse