La police qui pardonne

Jésus s’est éteint sur la croix en pardonnant à ses bourreaux. Personnellement, j’aurais manifesté quelque réticence. Ce qui explique, en partie, que nous ayons eu des carrières différentes. Et que je n’aie que 35 amis Facebook et Lui des centaines de millions.

De nos jours, je trouve qu’on a le pardon facile. Ainsi, des compagnies d’assurances dont la mienne, martèlent à la télé qu’elles offrent à leurs clients deux « accidents d’auto pardonnés ». L’une d’elles dans une publicité plutôt drôle dans laquelle un chauffeur de taxi, en prêchant la bonne nouvelle à sa cliente, se mouche dans sa robe de mariée.

Là où je manifeste moins d’indulgence, c’est quand le même chauffeur de taxi explique aux propriétaires d’une maison sinistrée que ladite compagnie d’assurances aurait pu leur offrir une « réclamation pardonnée ». De quessé? comme disaient les jeunes drogués dans ma jeune vingtaine.

Pardonner un accident d’auto, je veux bien, deux c’est encore mieux, mais pardonner une réclamation après l’inondation de son sous-sol, non ti-Jésus non. Ou alors, c’est du donnant donnant. Je demanderai pardon à ma compagnie d’assurances pour une réclamation quand elle s’excusera d’encaisser mes paiements mensuels. Je veux des vraies larmes obtenues par l’administration de quelques coups de fouet à leur représentant et des révérences à la japonaise.

Tant qu’à être dans le pardon. Aucun rapport avec ma montée de lait mais j’ai entendu ce petit bout de phrase à la fin d’un joli film que j’ai regardé d’un oeil distrait mais d’une oreille attentive cette semaine. Une toute jeune fille murmure à un tout jeune homme, après avoir plongé dans une piscine pour aller le rejoindre et l’embrasser: « Pardonne mes lèvres, elles trouvent du plaisir dans les endroits les plus inattendus. » Comme quoi, on peut aussi pardonner du bout des lèvres.

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