L’air tannant

Tan est issu du gaulois tann- « chêne », proche parent du breton tann, du cornique gals-tannen et de l’ancien irlandais teine ou tinn. Mais le mot désigne surtout l’écorce de l’arbre pulvérisée utilisée dans la préparation des cuirs.

La plupart des dérivés relatifs à ce traitement sont passés dans l’usage courant. Tanner, d’abord tenner, remonte à l’ancien français. Il décrit le traitement des peaux brutes d’animaux pour les transformer en matières souples et imputrescibles : tanner le cuir. Dès les premières attestations vers 1195, par référence au cuir que l’on bat pour l’assouplir, il s’emploie au sens figuré de « fatiguer » et « rosser » : tanner les fesses (de quelqu’un).

Le verbe produit à son tour une série de dérivés ayant trait au traitement du cuir : tannerie, tanneur, tannage, tanné, « d’une couleur brun clair », tannée, « résidu qui ne contient plus de tanin », tanin ou tannin, « substance végétale empêchant les peaux de se corrompre », taniser ou tanniser, tanisage ou tannisage.

Tannant, « qui permet de tanner », développe le sens figuré de « qui lasse ». Au Québec, il est attesté depuis 1743 et sa fréquence d’emploi est plus élevée qu’en France. Il revêt aussi des valeurs plus larges et subtiles pour décrire un être ennuyeux, fatigant, agaçant, énervant, importun, assommant, rasant, enquiquinant, emmerdeur : être tannant. Notamment, à propos d’un enfant remuant, turbulent, casse-pieds. Ou d’un travail fastidieux, barbant. Il s’emploie seulement comme adjectif en français standard mais aussi comme nom familier en français québécois: Éric le tannant, Pearl la tannante.

 

Devoir

Au Québec, que signifie l’expression se tanner vite?

Réponse

Manquer de persévérance.