Pareil, pas pareil

Pareil vient du latin tardif pariculus, forme élargie du monosyllabe latin classique par, paris « égal »; de la même façon que soliculus est l’élargissement de sol « soleil ».

Comme adjectif, souvent antéposé, le mot qualifie ce qui est semblable par l’aspect, la grandeur, la nature, ce qui revêt les mêmes caractéristiques : en pareille circonstance, à pareille heure, « à la même heure », choses pareilles.

Comme nom, il décrit des personnes de même caractère, de même qualité, de même condition, d’un rang égal, souvent précédé d’un adjectif possessif : son pareil, ses pareilles. Une chose identique ou équivalente à une autre prise comme élément de comparaison : « Ce manteau à pèlerine dont j’avais tant désiré porter le pareil » (Marcel Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs).

Comme adverbe, il signifie « de la même façon » : faire pareil, habillé pareil. Au Canada français, il prend la valeur de « quand même, malgré tout » : « On a été malchanceux tout du long. Mais nous voilà revenus pareil »; et « tout comme » : « Et même dans les chantiers, à cette heure, ils sont nourris pareil comme dans les hôtels » (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, 1916).

Les locutions illustrant ces divers sens peuvent être usuelles ou littéraires : du pareil au même, « exactement la même chose »; rendre la pareille, « faire subir à quelqu’un un traitement analogue à celui qu’on en a reçu »; à nul autre pareil, « sans égal, incomparable ».

Les dérivés comportent les deux verbes préfixés : appareiller, « quitter le port », « assortir des objets dans un ensemble », et dépareiller, « altérer la composition d’un ensemble ». Aussi pareillement, appareillade, appareillement, appareillage et désappareiller.

 

Devoir

Quel fut le premier sens d’appareilleuse au 17e siècle?

Réponse

Celui d’entremetteuse ou « femme de chambre », servant d’intermédiaire dans les aventures galantes.