For!

Fore! est l’interjection claironnée souventes fois par les golfeurs pour avertir les autres joueurs de prendre garde, car la balle qui vient d’être (mal) frappée se dirige dans leur direction.

For est un emprunt au latin classique forum qui a désigné l’enclos autour de la maison, puis qui a pris la valeur de « place publique, marché ».

Les affaires publiques ou privées se discutant sur le forum, le mot a pris le sens de « convention » et de « tribunal » puis de « juridiction de l’Église » : for ecclésiastique. C’est de cette spécialisation religieuse que lui vient le sens figuré de « jugement de la conscience », repris dans l’ancien provençal for « loi » et l’espagnol fuera « statut ».

Au 17e siècle, dans les régions méridionales de France, le mot désigne encore une juridiction ecclésiastique, puis l’autorité de la justice humaine s’exerçant sur les personnes et sur les biens : for extérieur ou for externe.

La locution en son for intérieur a signifié « tribunal intime de la conscience » et « dans le secret de sa pensée ». L’expression ne s’emploie plus aujourd’hui que dans le sens d’« au plus profond de soi-même ».

 

Devoir

Les formes conjuguées du verbe forer, fore, forent et fores, l’adjectif, l’adverbe et le nom masculin fort sont des homonymes de for. Quel autre homonyme d’emploi littéraire signifie « excepté, hormis »?

Réponse

Fors. Le mot est attribué à François Ier après la défaite de Pavie en 1525: « Tout est perdu, fors l’honneur. »