Pas de zigonnage

Le verbe zigonner est attesté au Québec depuis 1880. Il est construit sur le radical onomatopéique zik- qui évoque un mouvement rapide. Hérité des parlers de France, on le trouve avec des formes et des sens apparentés en Aunis, zigougner, en Saintonge, sigouner, sigougner et sigogner, en Bretagne, cigoigner, en Provence, cigogni, en Bourgogne, gigogner, en Poitou, gigougner, en Franche-Comté, gigounei et en Normandie, digonner. Zigonné est aussi relevé en créole guadeloupéen.

Au Québec, il présente de nombreuses acceptions, « perdre son temps », qui est la plus usuelle, « essayer de venir à bout de quelque chose avec plus ou moins d’habileté »: zigonner pour faire tourner une clé dans le trou d’une serrure; « agir avec lenteur ou ne rien faire qui vaille, traîner, lambiner »: arrête de zigonner; « occuper son temps à de petits travaux »: zigonner dans son atelier, « se livrer à des considérations tatillonnes, futiles, qui n’en valent pas la peine, tergiverser, retarder le moment d’une prise de décision ».

Le zigonnage est l’action de zigonner. Pas de zigonnage signifie qu’on accomplit une action sans perte de temps, sans hésitation ou tergiversation inutile. Un zigonneux se dit familièrement d’un personne qui zigonne; il a le sens spécialisé d’un mauvais joueur de violon.

 

Devoir

Le sens premier de panetier, mot vieilli d’origine latine, était « qui pétrit la pâte ». Ses correspondants italien panettiere et espagnol panadero se sont maintenus mais, en français, panetier a été remplacé par quel autre mot?

B _ _ _ _ _ _ er

Réponse

Boulanger, d’origine picarde et région où le pain était fabriqué « en boule ». Nous employons les mots de tous les jours sans savoir que, depuis leur apparition dans le vocabulaire, ils ont poursuivi un chemin qui les a passablement éloignés de leur sens originel, sens emprunté la plupart du temps à une réalité physique, à un besoin matériel ou encore les rattachant à un usage, à une finalité. Ainsi, l’orfèvre, à l’origine, était « l’artisan de l’or », et l’ébéniste, celui du bois d’ébène. Le secrétaire, attesté d’abord seulement au masculin, était l’individu fiable et discret attaché à une personne de haut rang pour rédiger, transcrire des lettres et des dépêches officielles et qui partageait « ses secrets ».

Répondre au devoir ou commenter