Pur adon

Adonner est un emprunt au latin populaire addonare, « à donner ». Le verbe est attesté dans de nombreux parlers d’oïl, qui se confondent, au 8e siècle, avec l’ancien français de la partie nord de la France. Il est rapidement considéré comme un préfixé de donner, tout en perdant son lien sémantique avec lui.

Il signifie d’abord « se présenter dans une direction » puis « tendre vers un point ». Il se dit du vent lorsqu’il tourne dans un sens favorable à la marche du navire.

La forme pronominale s’adonner prévaut en français contemporain. Le verbe signifie « se livrer avec ardeur »: s’adonner à la musique; et, de façon péjorative, « s’abandonner à un penchant »: s’adonner à la boisson.

En Amérique française, adonner prend le sens de « convenir »: Viens quand ça adonnera. Son emploi pronominal, celui de « se présenter » en parlant d’une occasion: ça s’est pas adonné; et « se plaire avec quelqu’un »: s’adonner bien ensemble. L’expression ça s’adonne que signifie « arriver par hasard » ou est employée pour marquer une conviction, ce qui va de soi.

Adon, un canadianisme, signifie « bonne disposition, heureux hasard, aptitude »; être d’adon, « être d’humeur à »; pur adon, « simple coïncidence »; avoir l’adon, « avoir l’habileté pour accomplir quelque chose ».

 

Devoir

Si, au Québec, on dit plutôt adon, quel autre mot relevé en Acadie mais aussi en Louisiane signifie « hasard, chance »?

Réponse

Adonnance. « C’est un coup d’adonnance mais j’ai rêvé presque la même chose que vous. J’ai vu monsieur le curé monter au ciel et quand j’ai vu qu’il s’élevait je me suis cramponné à son bas de soutane et comme ça je l’ai suivi au ciel, puis je me suis réveillé. »

Dupont, Jean-Claude, Héritage d’Acadie, Montréal, Leméac, 1977.

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