Bain de boue

Le mot boue, qui s’écrit d’abord boe, est issu du gaulois bawa par le gallois baw « saleté, fange ». Il désigne un mélange de terre, de poussière et d’eau.

Des emplois figurés péjoratifs apparaissent dès l’ancien français,vers 1275: se vautrer dans la boue; traîner quelqu’un dans la boue, en dire du mal; tirer quelqu’un de la boue, le soustraire d’une situation misérable.

Par extension, il s’applique à des spécialisations en géologie et en médecine thérapeutique: bain de boue. Son pluriel a le sens particulier de « détritus techniques »: boues industrielles, boues radioactives.

Parmi ses dérivés figurent boueur, devenu éboueur vers 1870, boueux, embouer « salir de boue », ébouer et ébouage.

Au Québec bouette, un diminutif de boue, désigne une terre détrempée à la surface du sol; être en bouette, en parlant d’un chemin, d’un terrain. Bouetteux, bouetter et embouetter sont employés plus rarement pour « salir de bouette ». « Des brutes aveugles, des bêtes grognonnes qui rentraient avec du linge sale sur le dos, exigeaient des repas chauds, embouettaient la cuisine et s’affaissaient lourdement dans leur fauteuil pour le reste de la soirée. » (M.-A. Boucher et D. Mativat, Le festival des concombres, 1983).

 

Devoir 

Conjugal, de conjugare, signifie « qui se rapporte aux liens entre époux ». On peut déceler un autre mot d’origine latine dans cet adjectif, qui a développé le sens figuré de « servitude, contrainte matérielle ou morale ». Quel est-il?

Réponse

Joug est issu du latin jugum qui désignait l’appareillage servant à atteler ensemble les bêtes de trait. Par la suite, le mot a pris le sens figuré de « servitude » et « contrainte résultant d’une obligation morale ou sociale », par exemple le joug du mariage.

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