Régimes de retraite

L’ancien verbe retraire, « retirer », issu par voie orale du latin retrahere « être en arrière » a produit les dérivés restés vivants retrait et retraite, les deux formes différenciant progressivement leurs sémantismes.

Retraite, « action de se retirer, de s’écarter » désigne, en contexte militaire, l’abandon délibéré et méthodique du champ de bataille par une armée qui ne peut s’y maintenir : battre en retraite, sonner la retraite; puis, plus largement, l’action de se retirer de la vie active ou mondaine : mise à la retraite, retraite à la campagne; pour se consacrer, parfois, à la récollection spirituelle : faire une retraite.

Par extension, le mot désigne la pension versée aux personnes admises à cesser leurs activités professionnelles et dont le capital est initialement constitué par des retenues sur le traitement : caisse de retraite.

Les dérivés se rapportent, pour la plupart, à l’état des personnes qui ont cessé de travailler : retraité, « qui est mis à la retraite », préretraité, préretraite, d’abord écrit pré-retraite, « retraite anticipée » et par métonymie « allocation versée à cette occasion ». Semi-retraite, formé avec un trait d’union, recouvre la cessation partielle des activités.

On rencontre retraitant/ante « personne qui fait une action pieuse ».

 

Devoir

Le néerlandais retirade et l’espagnol retrete sont des emprunts directs au français retrait dont l’un des premiers sens fut « lieu où l’on se retire ». Dans ces langues, ces deux mots évoquent quel lieu particulier?

Réponse

Le « lieu d’aisance », les toilettes, un sens que le mot retrait a maintenu du 14e au 18e siècle. Les emprunts des autres langues au français ne manquent d’ailleurs pas au sujet du « petit coin ». Évoquons l’allemand pissoire, le suédois pissoar et le polonais piswar au sens de pissotière, urinoir public. Le chalet polonais, « chalet de nécessité », désigne aussi les toilettes.

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