Rempli d’amertume

L’adjectif amer est issu du latin amarus « triste », proche étymologiquement d’autres langues indoeuropéennes telles le sanskrit amlah « maigre » et le suédois amper « aigre ».

En français, il reprend les sens concrets et abstraits du mot latin. Celui de sensation d’âpreté souvent désagréable, parfois stimulante, comme l’écorce de citron ou une décoction obtenue par infusion d’herbes à saveur rebutante pouvant servir de tonique ou de médicament: goût amer. Acrimonie qui est cause d’affliction, de chagrin, de tristesse : souvenirs amers. Qui exprime de l’aigreur, de l’animosité : paroles amères. En poésie, il décrit ce qui est salé : onde amère, flots amers.

Par métaphore, avoir la bouche amère signifie « sentir dans la bouche un goût d’âcreté : « La vengeance  [], ce fruit amer et délicieux qui mûrit si tard. » (Victor Hugo, Bug-Jargal, 1826).

Son principal dérivé est amertume. Le mot décrit une saveur amère : amertume de l’absinthe, amertume de la bière, laquelle, pour les amateurs, survient si le houblon est exposé à de hautes températures ou s’il est ajouté tôt lors du brassage. Il évoque un sentiment durable de tristesse mêlée de rancœur, lié à une humiliation, une désillusion, une injustice : ressentir de l’amertume. Ainsi qu’un caractère agressif, offensant, mordant : l’amertume des railleries (de quelqu’un).

Le verbe amerir « devenir amer »», « rendre amer », usuel au 13siècle, est sorti d’usage. Amertumer, s’amertumer à la forme pronominale,  risque le même sort contrairement à l’adverbe amèrement. Amarelle, « merise, cerise amère » et amarine joli mot mais qui décrit une « substance âcre et toxique contenue dans l’huile d’amandes amères » constituent les autres dérivés.

 

Devoir

Quel adjectif formé avec amer désigne, au figuré, ce qui mêle le plaisir et la peine?

D _ _ _ -amer

Réponse

Doux-amer, douce-amère au féminin, doux-amers au pluriel.