Rhume d’homme

Rhume, orthographié d’abord reume et rume, est refait, vers la fin de 16e siècle, avec le /h/ de son étymon latin rheuma, pris au grec rheuma « eau qui coule », dérivé de rhein « couler ». Le mot est indifféremment masculin ou féminin durant la Renaissance avant de se fixer au masculin en français classique.

De l’idée restrictive d’« écoulement d’humeurs », suit celle d’« inflammation de la membrane muqueuse du nez, de la gorge, accompagnée de cet écoulement », d’abord dans la dénomination ancienne rhume de froidure, puis en emploi autonome: attraper un rhume.

Rhume de cerveau est le vestige d’une ancienne croyance à la communication entre le cerveau et les fosses nasales; la locution figurée en prendre pour son rhume, « en prendre un coup », usuelle en français québécois mais aussi connue en argot français, « déguster », se rattache à ce sens.

La pathologie a étendu le mot à des inflammations causées par d’autres agents infectieux: rhume de poitrine, sortie d’usage, rhume des foins.

Les dérivés sont tous de nature médicale: enrhumer, « contracter un rhume », rhumatisant, rhumatismal, rhumatisme, « maladie des articulations », rhumatologie, rhumatologue, rhumatoïde, « qui comporte certains caractères d’une forme de rhumatisme ».

 

Devoir

Quel verbe, peu usité, sinon par la génération née dans les années 1930, signifie « causer un rhume de cerveau qui embarrasse le nez »? Au besoin, demandez l’aide d’un nonagénaire de votre entourage.

Réponse

Enchifrener aussi représenté par son participe adjectivé enchifrené, « qui a le nez embarrassé par un rhume de cerveau » et enchifrènement, « inflammation des muqueuses nasales provoquant des embarras dans le nez et la tête ».

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