Secrets d’alcôve

Le mot alcôve, comme d’autres mots français en /al-/, est un emprunt à l’arabe al qubba, /al/ ou /el/ étant l’article défini « le, la » dans cette langue sémitique.

Il passe au français par l’espagnol alcoba, lui-même fortement influencé du fait de la présence arabe dans la péninsule ibérique du 8au 15e siècle. Le français le transmet ensuite à d’autres langues européennes, alcove en anglais, alcòva en italien, alcova en slovène, alkoven en allemand, alkóv en hongrois, alkoof en néerlandais, alkovna en tchèque, alkovi en finnois.

Le sens arabe de « coupole » et de « petite chambre contiguë à une grande pièce » est devenu, en espagnol, un « passage public couvert » puis le « renfoncement d’une chambre où l’on place le lit », qui a été retenu en français : « Une alcôve pour mon lit, un large cabinet pour le travail, faisant face au cabinet des muses, une belle lumière, le silence du jardin, un pan plus large du ciel pour horizon, parce que je dominais un peu les toits du couvent, faisaient de cette chambre de ma jeunesse une solitude à la fois sereine et recueillie. » (Alphonse de Lamartine, Nouvelles confidences, 1851).

Au 17e siècle, dans un contexte mondain, une alcôve est une partie de la chambre, un lieu de confidences où se rassemblent les Précieuses, un cercle de femmes raffinées qui ont adopté une attitude nouvelle devant l’amour et ont affirmé la supériorité du goût sur le vulgaire, dont s’est moqué Molière dans sa comédie Les Précieuses ridicules : tenir alcôve.

Par extension, une alcôve est un lieu de rapports amoureux.

 

Devoir

Quel mot en /el-/ issu de l’arabe a d’abord été attesté en français comme terme d’alchimie, au sens de « pierre philosophale » puis a désigné une « substance pure extraite de certains corps », une « préparation pharmaceutique », une « liqueur digestive » et, enfin, une « drogue censée posséder des vertus magiques »?

É _ _ _ _ r

Réponse

Élixir, emprunté à l’arabe al-iksîr.

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