Talle de bleuets

Bleu est issu du francique blao par l’intermédiaire du latin médiéval blavus. Il a produit les dérivés bleuir, bleuissement, bleuissage, bleuâtre, bleuté, bleusaille.

Rare après le 16e siècle, l’adjectif bleuet, « un peu bleu », d’abord bluet, est repris par les poètes dans la seconde moitié du 19e siècle.

Les filles ont dans leurs cheveux, aux promenades,
Les bleuets, les jasmins et la fleur des grenades.
Poème La vision du grand canal royal des Deux Mers.
Charles Cros (1842-1888)

Comme substantif, le mot se répand en botanique à propos d’une centaurée à fleur bleue, plante commune dans les blés, appelée aussi casse-lunettes. Il décrit une variété de l’airelle des bois ou myrtille d’Amérique et la baie comestible, bleue ou noirâtre, de cet arbrisseau.

Courant au Québec, le mot donne lieu à des innovations lexicales qui sont, pour la plupart, des locutions: talle de bleuets, vin de bleuets, pouding aux bleuets, tarte aux bleuets.

Le québécisme bleuetière désigne une plantation de bleuets, un terrain où abonde ce fruit. On dit aussi bleueterie. La principale région productrice du bleuet est le Saguenay‑Lac‑Saint‑Jean. Cette « manne bleue » a contribué à la renommée de ses habitants surnommés « les Bleuets ».

 

Devoir

Le mot anglais blue est un emprunt au français bleu. Vrai ou faux?

Réponse

Vrai. Toutefois bleu est issu lui-même d’une forme germanique ancienne, le francique, comme d’autres noms de couleur, brun, blanc, blond et gris.

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