Voir du caoutchouc

Avec la découverte du Nouveau Monde, un vocabulaire exotique s’introduit puis devient usuel dans la plupart des langues du Vieux Continent. Caoutchouc est emprunté au quechua cahutchu, littéralement « bois qui pleure », soit l’arbre et la résine que les autochtones du Pérou en tirent.

En 1736, le naturaliste Charles-Marie de La Condamine répand le mot et la chose en France et, de là, en Europe. Aujourd’hui, il désigne la substance élastique, imperméable et résistante, obtenue par coagulation du latex de certaines plantes ou élaborée artificiellement, caoutchouc naturel, caoutchouc synthétique, qui devient, au 19siècle, une matière première aux emplois industriels qui se multiplient: imperméable en caoutchouc, semelles de caoutchouc, caoutchouc mousse, une marque déposée.

Il suggère, par métaphore, l’élasticité, la mollesse: jambes en caoutchouc, variante de jambes de coton, homme caoutchouc, « contorsionniste ». En botanique, c’est le nom vulgaire d’une plante ornementale, le ficus elastica.

Le dérivé caoutchouter signifie « enduire de caoutchouc »; caoutchouteux « qui a l’aspect ou la consistance du caoutchouc »: viande caoutchouteuse; caoutchoutier « ce qui est relatif au caoutchouc ».

En français québécois, l’expression voir du caoutchouc prend le sens, pour un gardien de but au hockey, de recevoir de nombreux tirs des joueurs adverses.

 

Devoir

Au Québec, quel mot désigne familièrement des couvre-chaussures de caoutchouc?

Réponse

Vers 1743, des claques désignaient des sandales que l’on attachait avec des cordons par-dessus les souliers afin de les protéger des intempéries. Ce sens de couvre-chaussures, disparu en France, s’est maintenu au Canada français. L’expression familière courante prendre ses cliques et ses claques « fuir en hâte en emportant tout ce que l’on possède » demeure usuelle des deux côtés de l’Atlantique depuis 1830.

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