Vraie bargaine

Barguigner, attesté en latin médiéval sous la forme barcaniare, « faire du commerce », est un emprunt au francique borganjan, formé au 12siècle du croisement de borgen « prêter, emprunter », encore vivant en allemand contemporain, et waidanjan « gagner ».

Dans son acception première, le verbe signifie « marchander longuement » mais par référence à la durée de certains marchandages, il prend le sens d’« hésiter » ou « avoir de la peine à déterminer », particulièrement quand il s’agit d’un achat, d’une affaire, d’un traité. Ce sens a survécu dans la locution sans barguigner, « sans hésiter ».

Au Moyen Âge, l’anglais forme to bargain « marchander, négocier » à partir de l’une des variantes du verbe français bargaignier.

Au Québec, le verbe prend les formes bargainer et barguiner dans la langue familière. Sous l’influence de l’anglais, il signifie « faire du commerce, vendre, discuter, négocier un prix ou de meilleures conditions ». Calque de l’anglais et employé indifféremment au masculin ou au féminin, bargain, bargaine, barguin ou barguine décrit un marché avantageux, une bonne affaire.

Considérés comme archaïques, les dérivés barguigneur, « marchandeur », et barguignage « marchandage » ont pratiquement disparu du français standard.

 

Devoir

Quelles sont les deux variantes de barguigneur « marchandeur » employées au Québec?

Réponse

Barguineur et barguineux.

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