29 janvier 2017, 19 h 34. Les policiers de la Ville de Québec reçoivent un premier appel faisant état de coups de feu qui auraient été tirés dans le secteur du chemin Sainte-Foy et de la route de l’Église.
Le sergent Filteau met moins d’une minute pour se rendre sur place. Il est rapidement suivi par une équipe de patrouilleurs. La fusillade a eu lieu au Centre culturel islamique, à l’heure de la prière. Dehors, des fidèles gisent dans la neige, morts, agonisants ou gravement blessés. Les policiers appellent les secours.
Puis, le sergent Filteau pénètre dans la mosquée, l’arme au poing. Ça s’est passé il y a si peu de temps; il croit que le tireur est toujours sur place. À l’intérieur, il croise d’autres morts, d’autres blessés. Pour lui, une seule chose importe: neutraliser le tireur avant qu’il n’abatte d’autres personnes. Il parcourt systématiquement chaque salle, ouvre chaque porte. Rien.
Puis, à l’intérieur d’une autre pièce, il aperçoit plusieurs adultes couchés par terre. Vivants. Il les rassure. Lentement, ceux-ci se relèvent. Puis, de petites têtes émergent ça et là. Celles des enfants que les adultes protégeaient sous eux comme un bouclier humain. Une image que le policier n’oubliera jamais.
Trente-neuf personnes se trouvant dans la mosquée sortiront indemnes de la tuerie. Quatorze autres mourront ou seront blessées avant l’intervention policière.