Façon de parler

Parler est issu du latin ecclésiastique parabolare, qui, au sens évangélique, a donné parabole et parole (du Christ).

Le verbe correspond à « émettre les sons articulés du langage humain » avec une insistance sur la matérialité sonore de l’acte: parler fort, parler du nez; « se servir d’une langue naturelle pour exprimer sa pensée »: faculté de parler; d’où, spécialement dans l’optique des grammairiens et des linguistes, « communiquer entre locuteurs à l’aide d’un système de signes vocaux propres à une communauté »: parler français, s’écouter parler, parler comme un livre.

De manière restrictive, il signifie « exercer la parole en public »: art de parler; « révéler ce qu’on tenait caché »: parler sous la torture; « s’exprimer autrement que par la parole »: parler par signes, laisser parler son cœur; « aborder ou traiter dans la conversation un sujet, un thème »: parler politique.

La dérivation est abondante: parloir, parlé, franc-parler, parlure, haut-parleur, parlant, parlage, parlerie, parlotte ou parlote, parloter, pourparler, reparler. En suédois, parlör, issu de parleur, désigne un guide de conversation: en fransk parlör, « un manuel de conversation français ».

Déparler, « divaguer » et parlotage, « parler pour ne rien dire », sont deux québécismes.

 

Devoir

Quel mot, dérivé de parler, a eu une fortune particulière dans le vocabulaire des institutions?

Réponse

La dérivation de parler s’est ouverte par parlement, mot qui a successivement désigné une conversation puis une assemblée délibérante, spécialement une assemblée de notables convoquée pour prendre une décision importante. À son tour, parlement a fourni parlementaire, antiparlementaire, parlementarisme, parlementariste, parlementairement et parlementer. Vers 1850, parlementerie a désigné l’action de parlementer. Les Parlementeries est une émission d’humour, parodie du régime parlementaire diffusée au Québec de 2008 à 2010.

Répondre au devoir ou commenter