Bayer aux corneilles

Bayer est issu du latin tardif batare. Il forme un verbe onomatopéique évoquant le bruit bat que l’on fait en ouvrant la bouche.

Il signifie « ouvrir grand », soit « ouvrir la gueule » pour un animal et « ouvrir la bouche » pour un être humain. Par abstraction, il évoque le fait de « demeurer la bouche ouverte dans une attitude passive d’étonnement ». Depuis le 17e siècle, ce mot n’est plus guère employé sauf dans la locution bayer aux corneilles, qui signifie « rêvasser, perdre son temps à regarder en l’air niaisement ». L’interprétation moderne de cette locution par bâiller l’amène vers le sens de « s’ennuyer ».

Béer revêt la même valeur que bayer. Réintroduit dans la langue littéraire au 19e siècle par Chateaubriand, ce verbe s’est maintenu jusqu’à nos jours grâce à ses dérivés. L’expression bouche bée signifie « frappé de stupeur ». L’adjectif béant a le sens de « largement ouvert ». Le dérivé béance, disparu au 15e siècle, a été repris avec le sens contemporain d’« ouverture large et profonde ». En médecine, il désigne l’état d’un organe maintenu ouvert à cause de sa structure ou de l’élasticité de ses tissus.

 

Devoir

Les verbes claquer, bêler, caqueter, chuchoter, hennir, miauler, ronronner, meugler, croasser et roucouler ont une chose en commun. Laquelle?

Réponse

Ces verbes ont tous été formés à partir d’un radical onomatopéique. Les onomatopées sont des mots qui imitent certains sons ou certains bruits : cris d’animaux, sons d’instruments de musique, bruits de la nature. Il arrive qu’elles donnent naissance à des verbes. Ainsi clac a produit le verbe claquer, bêê, le verbe bêler, miaou, le verbe miauler, meu, le verbe meugler.