Bruit de fond

« Quand on touche le fond, au lieu de creuser encore, mieux vaut appeler un être de surface. »

Fond adopte d’abord les graphies funz, fonz et fons au 11siècle. Il retrouve le /d/ de son étymon latin fundus « fond de tout objet », d’où « limite, point extrême » et, par figure, « partie essentielle de quelque chose » au 13siècle. Ce n’est qu’au 17siècle que sa variante graphique fonds, anciennement « terre cultivée ou sur laquelle on bâtit » se spécialise avec les sens de « capital dont on dispose », « ressources exploitables » : fonds de commerce, fonds d’une bibliothèque.

En français, fond désigne l’endroit le plus bas dans une chose creuse ou profonde : fond d’un ravin, fond d’un puits. La partie la plus basse de ce qui peut contenir quelque chose : fond d’une malle, fond de bouteille. Spécialement, par référence à une étendue d’eau : fond de rivière, haut-fond, « élévation au fond de la mer ou d’un cours d’eau dangereuse pour la navigation », couler par le fond, « sombrer », pêche de fond, avec un appât reposant sur le fond, lame de fond.

Par extension, le mot décrit la partie la plus éloignée, la plus retirée d’un lieu : fond d’une grotte, fond d’un magasin, le fin fond de, l’endroit le plus reculé qui soit. D’une chose concrète : fond d’armoire, toile de fond. D’une partie du corps, d’organes : fond de l’œil, fond de la gorge. Ou le côté opposé à l’entrée, l’ouverture : fond d’une impasse, fond de culotte. Par figure, ce qui constitue la partie la plus intime, la plus secrète d’un être ou d’une chose : fond de la pensée, fond du cœur, fond du débat.

Il désigne aussi ce sur quoi on s’appuie, ce qui sert de base : couche de fond, fond de teint. Ce qui constitue un élément dominant, un principe fondamental : fond de l’air, article de fond. Et en sports, une épreuve : course de fond.

Parmi les locutions usuelles figurent dans le fond, « tout bien considéré », à fond, « entièrement, jusqu’au bout », à fond de train, « à toute allure », de fond en comble, « complètement », avoir un bon fond, « être fondamentalement bon, malgré les apparences », toucher le fond, « être au plus bas », aller au fond des choses, « approfondir un sujet, le connaître parfaitement ».

Les dérivés, nombreux, comprennent foncer, d’abord « garnir d’un fond », foncé, fonceur, –euse, fonçage, foncier, foncièrement, enfoncer, enfoncement, renfoncer, renforcement, enfonceur, enfonçoir, fonçure, « creux », défoncer, défonce, défoncement, défonçage, défonceuse, fondrière.

 

Devoir

Trouver d’abord un nom, un adjectif et un verbe formés avec fond, puis un autre nom formé avec fonds d’après leur définition.

Partie supérieure interne d’un espace bâti. P _ _ fond
Espace dont le fond est très bas. P _ _ fond
Tomber sous le poids ou faute d’appui. E_ fond _ _ _
Ce qu’il y a de plus secret, de plus profond. T _ _ fonds

Réponse

Partie supérieure interne d’un espace bâti. Plafond
Espace dont le fond est très bas. Profond
Tomber sous le poids ou faute d’appui. Effondrer
Ce qu’il y a de plus secret, de plus profond. Tréfonds