Je ne lis pas de livres de développement personnel. Mais j’ai lu Ce qu’il faut savoir avant de mourir de John Izzo aux éditions Un monde différent, paru en 2009. D’abord parce qu’une collègue de travail me l’a offert en cadeau. Ensuite parce que je suis vieux, que ma dernière heure approche, pas trop vite j’espère, et que je me demande si je suis devenu sage à 67 ans.
Ça tombe bien, ce livre dévoile les cinq perles de la sagesse: demeurez fidèle à vous-même; ne laissez aucun regret derrière vous; devenez amour; vivez le moment présent; donnez plus que vous recevez.
Posséder ces cinq perles conduirait au bonheur et donnerait un sens à la vie. Je ne sais pas pour vous mais j’ai plutôt l’impression d’être demeuré fidèle à moi-même. Depuis, il y a longtemps, que j’ai renoncé à devenir quelqu’un d’autre: un sportif fameux, la réincarnation de Maurice Richard sur patins ou en souliers à crampons; ou un bibliothécaire fameux, la réincarnation de Shiyali Ramamrita Ranganathan, inventeur de la classification à facettes.
Je laisse, malheureusement, quelques regrets derrière moi. Dont un gros. Et le regret de ne pas avoir assez essayé d’en corriger la trajectoire.
Devenir amour. C’est vrai, comme dit l’auteur, que nous avons peu de pouvoir sur l’amour que nous recevons, mais une maîtrise totale sur l’amour que nous donnons. Et les vieux comme les jeunes sont capables d’aimer. La preuve? Le taux de maladies vénériennes le plus élevé en institution se retrouve dans les maisons de retraite!
Vivez le moment présent. Pas de problème avec ça. Surtout que, rendu à un certain âge, l’avenir n’est plus ce qu’il était. Il est grand temps alors d’accorder de l’importance à ce qui en a et aucune à ce qui n’en a pas.
Donner plus que vous ne recevez. Une façon toute simple, en somme, d’avoir un impact sur la vie des gens et de rendre les choses meilleures. Un sage vieillard que l’auteur a interrogé parle d’une connexité dans l’univers que nous ne comprenons pas totalement. Qui nous relie à quelque chose de plus grand que notre petite personne. Qui a vécu avant nous et qui vivra après nous. Dieu? Mère nature? Le voyage de la vie? Peu importe. Il s’agit, en donnant plus qu’en ne recevant, de laisser un monde meilleur à ceux qui viendront après nous puisque, selon tous les sondages effectués auprès des personnes décédées, on ne peut rien emporter dans la mort. Pas même nos souvenirs. Alors faisons en sorte qu’on se souvienne de nous: 10 minutes, 10 jours, 10 ans.
Les Métis de l’Ouest du Canada appellent le tremble « l’arbre tremblant ». Parce que ses feuilles minuscules palpitent dans le vent et donnent l’impression que la forêt tout entière s’agite. Après ma mort, j’aimerais devenir la feuille d’un tremble: frémir tout l’été, rougir à l’automne, être mangée par un orignal à l’hiver et résurrecter au printemps, comme disait le Capitaine Patenaude dans la série télévisée Dans une galaxie près de chez vous.